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session, volume en partie imprimé et en partie manuscrit du XVe siècle, com-
posé de plusieurs des œuvres du célèbre Chancelier et dont une est inédite. Il
travaille à la puljlication graduelle de ce recueil en commençant par les ouvrages
les plus rares et les plus moins connus. M. Smith nous apprend qu'il possède
une édition de l'Imitation de 1492 avec le nom de Gersou comme écrivain ou
 auteur, et que l'étude du problème de l'origine de l'Imitation de Jésus-Christ est à
 Caen, comme à Lyon, tout-à-fait à l'ordre du jour, parmi le monde savant.
   Voici en quels termes le journal de Caen rend compte du manuscrit de Gerson
que possède M. Spencer Smith :


               GERSONIANA. — BIBLIOGRAPHIE DU MOÏEN-AGE.


    L'érudition et la piété connaissent peu de noms plus illustres que celui
de Jean Gerson.
    Jean Chartier de Gerson naquit en i363.
    Il fut chancelier de l'université de Paris, chanoine de Notre-Dame, curé
de St-Jean-en-Grève, grand théologien, homme d'état et de probité, mêlé
honorablement à toutes les affaires importantes de son siècle, éprouvé par
des persécutions injustes, etc., etc.
    Il mourut en 1429.
    On le croit auteur du livre inimitable de l'Imitation de Jésus-Christ.
    II avait pris pour devise les mots : « Sursùm corda, » et a été surnommé le
docteur très-chrétien.
    Dans le nombre assez considérable de ses écrits, on distingue un petit
essai fort remarquable : De laude Seriptorum. C'est un éloge de la profession
des écrivains ou libraires-copistes, telle qu'elle dut exister dans son meilleur
temps.
    L'objet spécial de l'opuscule est d'examiner « s'il est permis de travailler
gratuitement, aux jours de fêtes, à copier des livres de dévotion. »
    L'auteur ne balance pas à se déclarer aussitôt pour l'affirmative, qu'il établit
sur douze considérations des plus décisives. Deux vers latins en fournissent
le sommaire, qu'il développe ensuite de point en point.
    L'écrivain, comme il le comprend, réunit les mérites de la prédication,
de l'étude, de l'aumône, de la prière, delà mortification, de l'enseignement...
Il désaltère les âmes, éclaire les esprits, enrichit, arme, protège et honore
 l'église...
     Son œuvre, dit Gerson, n'a, en conséquence, rien de servile, et l'écrivain
copiste de bons livres, fait une chose bonne en elle-même et qui devient
méritoire, s'il est déterminé par des pieux motifs.
     Les écrivains, à prendre le mot dans son sens général, étaient alors de plu-
 sieurs sortes, savoir :
     i° Ceux qui écrivaient ce qu'ils avaient composé personnellement ;
     2 0 Ceux qui copiaient un modèle donné, sans le comprendre ;
     3° D'autres, d'une espèce intermédiaire, ayant plus ou moins complète-
 ment l'intelligence de leur texte.
     C'est de cette catégorie moyenne des copistes intelligents que Gerson a en-
 tendu relever particulièrement l'utilité, dans l'état où le possédaient jadis,
 et où étaient dites les posséder encore de son temps, les religions approuvées
(c'est-à-dire les couvents), et les écoles et universités régulièrement établies.
     Malheureusement, l'état réel des choses avait subi de fâcheux changements,
et plusieurs détails de l'écrit de Gerson ne l'établissent que trop positivement.
     «• Notre âge, dit-il, éprouva une grande disette de livres utiles       11 reste