page suivante »
315 « aussiôt. Yoilà un vêtement; l'orfèvre tantôt guérira tes « blessures; tu es tout gelé, mais tu donneras une sueur « brûlante. » Il importe d'autant plus de mettre au jour les travaux histo- riques où les scènes de la Ligue peuvent être expliquées, dé- veloppées, confirmées en quelques points, que les écrivains prolestants, comme Sismondi, s'attachent à défigurer celte malheureuse époque, et la rendent méconnaissable. Les m é - moires particuliers, les publications locales devront aider à rétablir la vérité sur les faits les plus graves. Si l'on avait tenu compte des pièces originales, des libelles du XVI e siècle, on aurait, je crois, bien autrement composé l'histoire qu'on ne l'a fait d'ordinaire, en se traînant à la suite des premiers venus, et en adoptant des opinions tout arrêtées. Le Protestantisme avait singulièrement convoité le beau pays du Lyonnais, où il n'a pu occuper qu'une faible espace de ter- rain. Il avait posé ses tentes assez près déjà de la métropole. En 1577, Gabriel de Saconay, doyen et comte de Lyon, pu- bliait chez Rigaud un Traité très utile desmonlrant si l'Eglise qu'on dit Calviniste peut estre la vraye église de Dieu, far le ju- gement de Calvin tnesme (1vol. in-8°). Or, dans un Avis au lec- teur, nous lisons qu'en l'année 1561, Gabriel de Saconay, qui, avec son frère, chevalier de l'Ordre du roi, et lieutenant des gardes de Sa Majesté,, se trouvait au château de Villeneuve, près la ville de Saint-Bonnet-le-Châleau, dans le Forez, fut prié, par quelques gentilshommes voisins, d'écrire une lettre au prédicant qui prêchait alors aux faubourgs de ladite ville, et de voir quels étaient son caractère et ses opinions religieu- ses. G. de Saconay refusa plusieurs fois, mais enfin se décida à lui répondre. Il écrivit une première lettre, qui se trouve dans ce volume, et à laquelle répliqua le prédicateur protes- tant. Saconay revint à la charge, et finit par publier toute sa polémique, la dédiant aux fidèles de Saint-Bonnetle-Château. Puisque l'hérésie s'établissait ainsi à nos portes, qu'elle avait son prêche à Saint-Genis Laval, on comprend, ce me semble,