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l'église pour abattre la statue de saint Jean, tomba et mourut
sur place, sans qu'un si triste accident fût capable d'arrêter la
fureur des autres. Le baron des Adrets a laissé dans nos con-
trées les plus hideux souvenirs, et l'on rappelle bien souvent
ses cruautés. Quand il eut pris Monlbrison, pillé, spolié et
profané les églises, il fit précipiter du haut de tours fort élevées
une partie des catholiques. C'est ce que représente la seconde
figure, l'une des plus curieuses de tout cet ouvrage.
   L'endroit du poème où l'écrivain a été le mieux inspiré, pour
le fond comme pour la forme, est peut-être le passage qui
concerne notre église de Sainf-Jean... « Plût à Dieu, dit-il, que
les pierres criassent dans les temples, dans les cités où les hé-
rétiques ont fait de si grandes ruines. »
      Clamarent ulinam lapides per templa, per urbes,
      In quibus hœretici lantas fecere ruinas!
   Yoilà deux des meilleurs vers, ou des moins médiocres de
tout le p o è m e ; l'auteur reprend ensuite : «Que fait Lyon?
l'inique, il méprise le pain de vie, crime affreux! Alors, toutes
les choses sacrées sont vendues; les saintes reliquessont jetées
en proie aux dévorantes flammes; la croix du Christ est pât-
eux foulée aux pieds; beaucoup de maisons abattues., beau-
coup d'autres laissées vides, après que les mains se sont char-
gées de rapines. Si quelqu'un désire que son bien soit à l'abri,
il leur compte des écus, et leur emplit la bourse. Tout ce
qu'il y a de beau dans l'église de Saint-Jean est détruit; rien
ne reste dans les temples, l'impie enlève tout; il détruit, il
renverse, il pollue tous les lieux saints. L'un arrache le p l o m b ,
l'autre le fer fixé au marbre ; celui-ci emporte avec lui des
ornements chargés de riches dorures, et les convertit à son
usage privé ; celui-là soulève les tombeaux de plusieurs morts,
et les fouille pour y chercher des trésors cachés. Cet autre en-
lève un crucifix d'argent, recourt à de honteuses paroles, et
crie, en riant : «Dis-moi, pourquoi rester nu si Joug-temps
« ici? Tuas froid, pendant ce temps-là, et l'homme ne sait pas
« te secourir. Viens donc avec nous, et tu auras chaud tout