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de St-Cliamond expédia des courriers à Melchior. Le marquis
de Naistaing et M. de Semiane se chargèrent, eux, de placets
au roi. Us partirent donc pour Paris afin d'avoir justice d'un
tel outrage.



   9                          II.



   Le vœu à Notre-Dame du Puy n'était pas chose qu'on dût
différer. Or, de son côté, le vieillard se mit en voyage pour le
Velay. À ce voyage il apporta un train et un appareil digne de
sa piété héréditaire et digne d'un seigneur possesseur de plus
de vingt seigneuries, les unes en Forez, Lyonnais, Beaujo-
lais, et les autres en Velay, en Bourgogne et en Bresse, en
Dauphiné et en Savoie.
   On eût dit une grande ambassade. Outre le nombre prodi-
gieux d'officiers et de domestiques, quantité de gentilshom-
mes voulurent, en satisfaisant leur piété naturelle, participer
à cet honneur. Les principaux de ce nombre étaient le
baron de Chalmazel, de Lafayelte, de Daily, de la Motte, de
Grézieux, tous recommandables en qualités que le ciel et le
monde vénèrent.
   Le lieu où se rendait ce brillant cortège de pèlerins n'était
point un lieu de dévotion obscur et ignoré, perdu, comme la
plupart, dans les ravins et dans les bois. Marqué par une
simple image de madone appendue à quelque retraite de pâtre,
transformée en chapelle par la mousse, le lierre, les génu-
flexions des pauvres pénitents, et les nocturnes apparitions des
âmes errantes, mais une capitale de province, une ville belle et
renommée.
   L'église-mère du Velay allait donc recevoir Vex-voto ; et