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292 bonnes fortunes, d'amoureuse merci, carrière ensuite, sous la régence, de piège et de corruption, d'obscénités, fatale aux vertus domestiques ; et encore de nos jours si roturière et si marchande ! Bref, le damné tenta par mille moyens de compromettre l'honneur delà dame pour mieux se l'acquérir et se la mettre à discrétion ; sur ce, l'indigne gentilhomme fut congédié. Ah ! combien alors la noble dame se prit à regretter de n'avoir pas auprès d'elle Melchior, son frère, si chatouilleux sur le point d'honneur ! mais aussi que plus tard elles furent terribles et longues les poursuites et les vengeances de ce frère!. Car, malgré les prières et les menaces même du roi, elles furent telles, qu'il sacrifia deux ans de sa vie à éviter les exempts des gardes de sa majesté qui le conviait à un accord, recherchant toujours en duel le sire de ChiHeauneuf. Après s'être débarrassée desonprocès, et se croyant pour la vie délivrée du marquis de l'Aubepire, brusquement éconduit de l'hôtel, la fille du seigneur de St-Chamond s'acheminait tranquillement aux maisons de son douaire en Auvergne, pour de là bien vite se rendre en Forez, lorsque ses équipages furent assaillis sur la route par des hommes à la livrée et aux armes de son persécuteur. De l'Aubepire présidait lui-même à ce coup de main. Il emmena donc à la suite de cet attentat la marquise rière le marquisat de Chûteauneuf, où tout était disposé pour la clan- destinité de ce rapt. Notre prisonnière, pendant six semaines en butte aux solli- citations du marquis, n'eut alors pour secours que sa vertu qui ne lui faillit pas. Ces six semaines furent un long drame de supplications et de résistance dont les péripéties amenèrent un mariage par violence, et dont la description ferait ailleurs la fortune d'un écrit plus prétentieux que le nôtre. Mais revenons au châtelain que nous avons laissé en proie