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bonnes fortunes, d'amoureuse merci, carrière ensuite, sous la
régence, de piège et de corruption, d'obscénités, fatale aux
vertus domestiques ; et encore de nos jours si roturière et si
marchande !
   Bref, le damné tenta par mille moyens de compromettre
l'honneur delà dame pour mieux se l'acquérir et se la mettre
à discrétion ; sur ce, l'indigne gentilhomme fut congédié. Ah !
combien alors la noble dame se prit à regretter de n'avoir pas
auprès d'elle Melchior, son frère, si chatouilleux sur le point
d'honneur ! mais aussi que plus tard elles furent terribles et
longues les poursuites et les vengeances de ce frère!. Car,
malgré les prières et les menaces même du roi, elles furent
telles, qu'il sacrifia deux ans de sa vie à éviter les exempts des
gardes de sa majesté qui le conviait à un accord, recherchant
toujours en duel le sire de ChiHeauneuf.
   Après s'être débarrassée desonprocès, et se croyant pour la
vie délivrée du marquis de l'Aubepire, brusquement éconduit
de l'hôtel, la fille du seigneur de St-Chamond s'acheminait
tranquillement aux maisons de son douaire en Auvergne, pour
de là bien vite se rendre en Forez, lorsque ses équipages furent
assaillis sur la route par des hommes à la livrée et aux armes
de son persécuteur.
   De l'Aubepire présidait lui-même à ce coup de main. Il
emmena donc à la suite de cet attentat la marquise rière le
marquisat de Chûteauneuf, où tout était disposé pour la clan-
destinité de ce rapt.
   Notre prisonnière, pendant six semaines en butte aux solli-
citations du marquis, n'eut alors pour secours que sa vertu qui
ne lui faillit pas. Ces six semaines furent un long drame de
supplications et de résistance dont les péripéties amenèrent un
mariage par violence, et dont la description ferait ailleurs la
fortune d'un écrit plus prétentieux que le nôtre.
   Mais revenons au châtelain que nous avons laissé en proie