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277 de cette Revue auxquels déjà , dans le numéro du 15 février, nous avons fait connaître son discours d'ouverture. « Je me réjouis et je vous remercie de ce témoignage public de votre reconnaissance pour mon zèle et mes efforts. Pendant quatre mois, j'ai vécu avec vous dans une relation intime et profonde. J'ai eu le bonheur d'être apprécié de vous ; il n'y a pas cinq mois vous m'étiez étrangers, et aujourd'hui vous m'êtes devenus des amis chers et dévoués. Oserai-je vous de- mander ce qui m'a ainsi gagné votre bienveillance, votre confiance, votre attachement. C'est sans doute parce que je me suis efforcé de vous communiquer quelque chose qui dure plus que le rapport passager de celui qui enseigne à celui qui écoute, c'est-à -dire, une philosophie qui ne redoute pas le souffle de la vie, qui puisse se produire au grand jour, et non pas seulement une philosophie qui ne puisse avoir d'existence qu'entre les quatre murs d'une étroite école ou dans le cer- cle restreint des étudiants. Mais ce n'est pas seulement par les hautes questions philosophiques qu'on attire les esprits. D'où vient donc votre attachement pour moi ? il vient de ce que je vous ai fait connaître dans toute leur essentialité et dans toute leur vérité ces hautes questions philosophiques, il vient de ce qu'au lieu de ce pain après lequel vous soupirez je ne vous ai pas donné de la pierre, en vous affirmant que c'était du pain, il vient de ce que je n'ai caché mon aversion pour tout enseignement qui n'est qu'une leçon de mensonge et pour toutes les aberrations intérieures, soit morales, soit intellectuelles, dans lesquelles, pour quelque intérêt que ce soit, on cherche à entraîner la jeunesse dont les plus beaux ornements sont l'honnêteté, la franchise et la droiture. « Eh ! bien, Messieurs, ce sont précisément celte franchise, cette droiture, cet amour de la vérité, qualités que la jeunesse estime avant toutes les autres. Vous les avez reconnues en moi