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de cette Revue auxquels déjà, dans le numéro du 15 février,
nous avons fait connaître son discours d'ouverture.

     « Je me réjouis et je vous remercie de ce témoignage public
  de votre reconnaissance pour mon zèle et mes efforts. Pendant
 quatre mois, j'ai vécu avec vous dans une relation intime et
 profonde. J'ai eu le bonheur d'être apprécié de vous ; il n'y a
 pas cinq mois vous m'étiez étrangers, et aujourd'hui vous
 m'êtes devenus des amis chers et dévoués. Oserai-je vous de-
 mander ce qui m'a ainsi gagné votre bienveillance, votre
 confiance, votre attachement. C'est sans doute parce que je
 me suis efforcé de vous communiquer quelque chose qui dure
 plus que le rapport passager de celui qui enseigne à celui qui
 écoute, c'est-à-dire, une philosophie qui ne redoute pas le
 souffle de la vie, qui puisse se produire au grand jour, et non
 pas seulement une philosophie qui ne puisse avoir d'existence
 qu'entre les quatre murs d'une étroite école ou dans le cer-
 cle restreint des étudiants. Mais ce n'est pas seulement par les
 hautes questions philosophiques qu'on attire les esprits. D'où
 vient donc votre attachement pour moi ? il vient de ce que je
vous ai fait connaître dans toute leur essentialité et dans toute
leur vérité ces hautes questions philosophiques, il vient de ce
qu'au lieu de ce pain après lequel vous soupirez je ne vous
ai pas donné de la pierre, en vous affirmant que c'était du
pain, il vient de ce que je n'ai caché mon aversion pour
tout enseignement qui n'est qu'une leçon de mensonge et
pour toutes les aberrations intérieures, soit morales, soit
intellectuelles, dans lesquelles, pour quelque intérêt que ce
 soit, on cherche à entraîner la jeunesse dont les plus beaux
ornements sont l'honnêteté, la franchise et la droiture.
   « Eh ! bien, Messieurs, ce sont précisément celte franchise,
cette droiture, cet amour de la vérité, qualités que la jeunesse
estime avant toutes les autres. Vous les avez reconnues en moi