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et vous les y reconnaîtrez toujours. La communauté spirituelle
qui s'est établie entre nous cet hiver ne cessera pas, le germe
que j'ai jeté dans vos âmes n'y demeurera pas stérile ; de
nombreuses expériences me l'ont appris ; il croîtra de lui-
même, il brisera tous les liens par lesquels on tenterait d'ar-
rêter son développement. Telle est ma confiance, telle est la
raison qui me fait espérer que lorsque je ne serai plus parmi
vous, vous direz : Il n'est pas venu en vain au milieu de nous.
Et moi, de mon côté, je dirai : Partout où j'ai enseigné, est
venue au devant de moi une jeunesse pleine de confiance et
d'amour. Mais ce sont les derniers, qui, semblables à des en-
fants engendrés dans un âge avancé, sont devenus les plus
chers à mon cœur. Encore une fois, recevez mes vifs remercî-
mentspource témoignagepublicdevotrebienveillance,de votre
affection, recevez mes adieux pour ce semestre d'hiver. »

   Ces derniers mots et le refus que Schelling vient de faire
d'accepter la présidence de l'Académie de Munich, à laquelle
il a de nouveau été nommé, prouvent qu'il continuera encore
quelque temps son enseignement philosophique à Berlin.