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238 moire de M. Bouillier se retrouvent encore, soit qu'il fasse ressortir ce que les disciples immédiats et avoués de Descartes ont ajouté à ia doctrine de leur maître, soit qu'il en passe en revue les libres penseurs dont les systèmes combattent ou modifient seulement quel- ques-uns des principes de la pbilosophie cartésienne. Après nous être initiés à ces divers systèmes qui ont pour auteurs : Spinosa, lo- gicien profond et imperturbable ; Mallebranche, si éloquent et si dif- ficile à concilier avec lui-même ; Leibnitz, leur maître à tous peut être en science et en profondeur, nous sommes conduits au scepti- cisme de Bayle, le grand destructeur de systèmes. M. Bouillier nous lait apercevoir l'influence du cartésianisme sur la littérature du XVIIe siècle;elle existe comme incident chez M me de Sévigné, La Bruyère, Boileau, Lafontaine ; et comme sujet plus important de po- lémique ou de méditations nouvelles chez des écrivains célèbres à divers titres : Pascal, Arnaud, Nicollc, Bossuet et Fénelon ! La seconde partie du livre que j'analyse est consacrée à la critique du cartésia- nisme, c'est-à -dire à l'examen raisonné de la part d'erreur contenue dans cette philosophie, et de la part de vérité qui doit rester défini- tivement acquise à notre siècle. On voit, par la manière large avec laquelle ce sujet est traité, l'intérêt du mémoire de M. Bouillier. C'est avec raison qu'il avait dit : Faire l'histoire du cartésianisme, c'est faire à peu près l'histoire tout entière de la philosophie moderne, ou du moins c'est en étudier les origines, c'est passer en revue tout ce qu'il y a en elle de plus vital et de plus fécond. Parmi les noms célèbres qui figurent dans cette histoire du car- tésianisme, il en est un que j'ai omis à dessein, me réservant do terminer cet article par quelques observations relatives à Locke et aux philosophes que l'on rattache à son école. Les reproches que M. Bouillier adresse à la philosophie dite sen- sualiste sont d'avoir restreint le champ de la philosophie, d'en avoir retranché l'ontologie et les questions relatives à la nature de Dieu, et ses rapports avec les êtres créés qu'avaient agités le cartésianisme et qui rentrent légitimement dans le domaine de la philosophie.... « Je laisse de côté, continue M. Bouillier, ses conséquences méta- physiques pour arriver immédiatement à ses conséquences mo- rales et politiques qui ont été déduites par le plus grand et le plus