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moire de M. Bouillier se retrouvent encore, soit qu'il fasse ressortir
ce que les disciples immédiats et avoués de Descartes ont ajouté à
ia doctrine de leur maître, soit qu'il en passe en revue les libres
penseurs dont les systèmes combattent ou modifient seulement quel-
ques-uns des principes de la pbilosophie cartésienne. Après nous
être initiés à ces divers systèmes qui ont pour auteurs : Spinosa, lo-
gicien profond et imperturbable ; Mallebranche, si éloquent et si dif-
ficile à concilier avec lui-même ; Leibnitz, leur maître à tous peut
être en science et en profondeur, nous sommes conduits au scepti-
cisme de Bayle, le grand destructeur de systèmes. M. Bouillier nous
lait apercevoir l'influence du cartésianisme sur la littérature du
XVIIe siècle;elle existe comme incident chez M me de Sévigné, La
Bruyère, Boileau, Lafontaine ; et comme sujet plus important de po-
lémique ou de méditations nouvelles chez des écrivains célèbres à
divers titres : Pascal, Arnaud, Nicollc, Bossuet et Fénelon ! La seconde
partie du livre que j'analyse est consacrée à la critique du cartésia-
nisme, c'est-à-dire à l'examen raisonné de la part d'erreur contenue
dans cette philosophie, et de la part de vérité qui doit rester défini-
tivement acquise à notre siècle. On voit, par la manière large avec
laquelle ce sujet est traité, l'intérêt du mémoire de M. Bouillier. C'est
avec raison qu'il avait dit : Faire l'histoire du cartésianisme, c'est
faire à peu près l'histoire tout entière de la philosophie moderne,
 ou du moins c'est en étudier les origines, c'est passer en revue
 tout ce qu'il y a en elle de plus vital et de plus fécond.
   Parmi les noms célèbres qui figurent dans cette histoire du car-
tésianisme, il en est un que j'ai omis à dessein, me réservant do
terminer cet article par quelques observations relatives à Locke et
aux philosophes que l'on rattache à son école.
   Les reproches que M. Bouillier adresse à la philosophie dite sen-
sualiste sont d'avoir restreint le champ de la philosophie, d'en avoir
retranché l'ontologie et les questions relatives à la nature de Dieu,
et ses rapports avec les êtres créés qu'avaient agités le cartésianisme
et qui rentrent légitimement dans le domaine de la philosophie....
 « Je laisse de côté, continue M. Bouillier, ses conséquences méta-
physiques pour arriver immédiatement à ses conséquences mo-
rales et politiques qui ont été déduites par le plus grand et le plus