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239 intrépide logicien du sensualisme, par Th. Hobbes. » Voici nies doutes sur la légitimité de ces reproches, je les soumets sans pré tention au jugement de M. Bouillier et de tous ceux qui ont écrit dans son sens. Je commencerai par avouer que les expressions de sensualisme et de spiritualisme ne me semblent, pas indiquer une différence aussi fondamentale qu'on voudrait le faire croire dans le point de déparî des investigations philosophiques, car c'est là ta seul moiif sérieux qui a pu produire ces deux dénominations. En effet, suivant Descaries, les idées existent passivement dans Famé et ne nous apparaissent que par l'excitation du langage ou des sens. Suivant Locke et ses disci- ples, toutes nos idées viennent des sens. Ces deux opinions ne se ré- duisent-elles pas ainsi à demander si les sens sont la cause ou bien l'occasion de nos idées ; et n'est-ce pas là une dissidence plutôt ver- bale que réelle ? Schellinglui-môme me fournira ma seconde réponse, quand il dit. que tout esprit philosophique ne doit pas attaquer une philosophie dans ses derniers résultats, mais la juger dans ses premiers princi- pes. Car rien n'est plus facile que de se méprendre sur les consé- quences que l'on attribue à certains principes ; c'est ce que je me propose de prouver par divers exemple. Et d'abord l'expression malencontreuse de sensualisme ne préjuge-t-elle pas sous quel- ques rapports précisément ce qui est en question ? « Ce mot, sui- vant la remarque judicieuse de Thurot, ce mot qui n'est nullement français a de' plus l'inconvénient de ne pas exprimer ce qu'appa- ramment on a voulu lui faire signifier, c'est-à -dire une théorie fon- dée exclusivement sur le phénomène de la sensation. Cependant les femmes|et les gens du monde, étrangers à ces sortes de spécu- lations, jugeant de la signification de ce terme par son analogie avec les mots sensuel et sensualité, s'imagineront sans doute que les au- teurs qu'on appelle sensualistes ont composé des ouvrages obscènes ou licencieux, ou au^moins des traités de gastronomie. Or, c'est un tort véritable que de donner lieu à de pareilles méprises. » Les saines notions de l'histoire do la philosophie sont encore trop peu répandues pour que la valeur des mots techniques propres à celle science soient clairement entendus de tous. A l'appui de cette ré-