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 et non par les phénomènes dont il est le sujet, bien que son exis-
tence ne nous soit pas donnée isolément et séparativement de ces
phénomènes, c'est-à-dire, en termes philosophiques, qu'il est une
 substance. Mais cela ne veut pas dire qu'il est une substance pure ;
loin de là, cette substance ne nous est connue que par les phénomè-
nes que la conscience atteste. Mais de ce quecette substance ne nous
est connue que par les phénomènes de la conscience, s'ensuit-il
pour cela qu'elle ne soit pas ? Tout au contraire, et c'est même cette
conscience, accompagnant son existence, qui caractérise sa person-
nalité. De même, parce que son identité et son unité nons sont tou-
jours données avec des éléments différentiels, cette unité et cette
identité n'ont pas moins de réalité. La simplicité n'est pas autre
chose que l'unité indivisible du moi ; cette simplicité se déclare par
sa relation même à son contraire, la pluralité et la divisibilité des
phénomènes qui mettent en lumière et n'altèrent pas la simplicité du
moi. Et comme la spiritualité n'est pas autrechoseque la simplicité,
l'unité et l'identité dans leur contraste, non plus seulement avec les
phénomènes de la conscience, mais bien avec ce monde extérieur et
étranger, étendu et divisible, qu'on appelle la matière, la spiritua-
lité esta peine une déduction, c'est le développement le plus immé-
diat de la notion même de simplicité, renfermée dans celle d'iden-
tité et d'unité. La spiritualité du moi est donc aussi certaine en
dernière analyse que son identité, c'est-à-dire que son existence
même, laquelle est impliquée dans tout fait de conscience.
   Mais, dira Kant, et l'Allemagne entière après lui, tout cela» n'a
aucune certitude, car tout cela repose sur l'empirisme. En effet, ce
sujet identique et un, simple et spirituel, n'a de réalité pour nous
que dans la conscience, avec les phénomènes de la conscience. Or,
la conscience étant empirique, puisqu'elle atteste des phénomènes et
de simples faits, ne peut donner aucune certitude rationnelle et vrai-
ment scientifique. Réponse : 1° la conscience dans sa totalité donne
à la fois et de simples phénomènes et leur sujet qui ne peut être un
phénomène. De ce qu'elle contient une partie empirique et acciden-
telle, il ne s'ensuit pas qu'elle soit exclusivement empirique, et ne
contienne pas en même temps une partie rationnelle et fixe. 2 > Soyez
                                                             <
 de bonne foi, et reconnaissez que le problème tel que vous le posez;