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 monstration positive. Que si M. Poisson a mis en avant son
 hypothèse, qui consiste à faire voyager notre système pla-
 nétaire dans des espaces célestes, les uns froids, les autres
 chauds, il l'a fait simplement comme astronome, et sans
 consulter la géologie qui démontre qu'au contraire, le refroi-
 dissement du globe paraît avoir été effectué d'une manière
 graduée depuis les époques les plus anciennes jusqu'à nos
jours, sans ces saccades brusques que M. Agassiz croit devoir
 invoquer pour concevoir l'extension indéfinie des glaciers.
    Il se demande, en outre, d'où serait venue l'eau qui aurait
formé ces glaciers immenses qui aurait recouvert non seule-
 ment les Alpes, mais encore les montagnes basses du Lyon-
 nais, des Vosges, toutes les plaines de nos continents Euro-
péens, et qui, enfin, se seraient étendus en Amérique et dans
l'Inde, puisque là aussi l'on retrouve le phénomène des blocs
 erratiques?
    Quant aux rennes et aux gloutons trouvés en Auvergne
sous une coulée de laves par M. l'abbé Croizet, on peut con-
cevoir que ces animaux du nord ont émigré à une certaine
époque, vers nos climats, tout comme de nos jours on voit le
tigre des pays chauds asiatiques poursuivre ses migrations
jusque dans les régions glacées de la Sibérie, comme l'a si bien
établi M. de Humboldt. Il esta faire observer, d'après M. Jour-
dan, que dans ce cas ces animaux, sans rien perdre dans la
configuration essentielle de leur ossature, éprouvent cepen-
dant des modifications dans la couleur de leur poil, et que
les restes paléontologiques ne peuvent suffire pour démontrer
ces modifications.
   M. Fournet, examinant ensuite la question du poli des
roches, établit qu'abstraction faite des miroirs intérieurs des
roches, ceux qui sont purement superficiels ne prouvent ab-
solument rien en faveur des glaciers, attendu qu'un cours
d'eau chargé de sable peut aussi polir ; et c'est même en se ser-