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185 monstration positive. Que si M. Poisson a mis en avant son hypothèse, qui consiste à faire voyager notre système pla- nétaire dans des espaces célestes, les uns froids, les autres chauds, il l'a fait simplement comme astronome, et sans consulter la géologie qui démontre qu'au contraire, le refroi- dissement du globe paraît avoir été effectué d'une manière graduée depuis les époques les plus anciennes jusqu'à nos jours, sans ces saccades brusques que M. Agassiz croit devoir invoquer pour concevoir l'extension indéfinie des glaciers. Il se demande, en outre, d'où serait venue l'eau qui aurait formé ces glaciers immenses qui aurait recouvert non seule- ment les Alpes, mais encore les montagnes basses du Lyon- nais, des Vosges, toutes les plaines de nos continents Euro- péens, et qui, enfin, se seraient étendus en Amérique et dans l'Inde, puisque là aussi l'on retrouve le phénomène des blocs erratiques? Quant aux rennes et aux gloutons trouvés en Auvergne sous une coulée de laves par M. l'abbé Croizet, on peut con- cevoir que ces animaux du nord ont émigré à une certaine époque, vers nos climats, tout comme de nos jours on voit le tigre des pays chauds asiatiques poursuivre ses migrations jusque dans les régions glacées de la Sibérie, comme l'a si bien établi M. de Humboldt. Il esta faire observer, d'après M. Jour- dan, que dans ce cas ces animaux, sans rien perdre dans la configuration essentielle de leur ossature, éprouvent cepen- dant des modifications dans la couleur de leur poil, et que les restes paléontologiques ne peuvent suffire pour démontrer ces modifications. M. Fournet, examinant ensuite la question du poli des roches, établit qu'abstraction faite des miroirs intérieurs des roches, ceux qui sont purement superficiels ne prouvent ab- solument rien en faveur des glaciers, attendu qu'un cours d'eau chargé de sable peut aussi polir ; et c'est même en se ser-