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vant d'eau etde matières sableuses plus ou moins fines que l'on
donne le poli à nos cristaux et à nos glaces.
   Passant ensuite aux stries profondes, analogues aux orniè-
res, il expose qu'il est vrai que leurs traces se manifestent de-
puis le fond des vallées jusqu'aux plus hautes sommités des
Alpes, où elles vont se perdre sous les glaciers; mais que
les circonstances de leurs menus détails sont incompatibles
avec le mode de progression de ces mêmes glaciers. Quand
ceux-ci, par exemple, rencontrent un étroit défilé formé par
des saillies de roches, ils s'arrêtent et s'accumulent en amont,
de manière à acquérir là une énorme épaisseur, comme on
peut le voir au glacier de Zinal, dans la vallée d'Annivier
en Valais; ou bien ils se tréfilent en quelque sorte, sans
éprouver de dilatation subite à la sortie del'étranglement, et
la possibilité de ce fait que l'on pouvait concevoir a priori d'a-
près les propriétés d'une matière aussi rigide que l'est la
gïace, a été démontrée parlamarche de quelques glaciers ob-
servés au Spilzberg par MM. Bravais et Martins.
   Mais il résulte de ces deux circonstances que les superficies
des roches de l'étranglement ne peuvent être sillonnées de
stries que dans les parties de leurs surfaces verticales tournées
en amont, ou bien encore sur celles qui sont tangenlielles à la
ligne droite suivie par le glacier ; mais il ne peut pas en être
de même en aval, là où ces saillies de roches se présentent
en retraite, et cependant on peut observer que les ornières
sont tracées sur tout le pourtour de la convexité des roches.
Si l'on joint à cette circonstance celle de la pureté des traits de
ce burinage, on est amené inévitablement à concevoir une
très grande flexibilité dans la matière qui l'a occasionné, et il
n'y a que la liquidité de l'eau qui ait pu opérer un tracé de
courbes, que leur hardiesse rend comparables à celles que
le plus habile graveur pourrait produire en petit sur des con-
vexités métalliques. En un mot, ce sont des courants d'eau