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Î84 M. l'abbé Chamousset vient à son tour signaler à l'atten- tion de l'auditoire un autre fait qu'il a reconnu dans la plupart des vallées de la Savoie, et qu'il croit exister dans toutes. En les parcourant depuis leur origine, on ne trouve pen- dant plusieurs et quelquefois sept à huit lieues, que des blocs provenant des montagnes les plus voisines. Ces blocs sont des granités, des schistes, des calcaires, suivant la nature des montagnes au pied desquelles ils se trouvent ; et ce n'est qu'à une grande distance de l'origine des vallées, que l'on com- mence à trouver un mélange des roches voisines et des roches provenant des différents points de la chaîne centrale. Ainsi, par exemple, dans une grande étendue, à partir de leur origine, on ne trouve que des calcaires dans les vallées de Sixt, de Morzine et de Saint-Jean d'Aulph, d'Abondance, etc. Or, si les glaciers s'étaient autrefois répandus depuis le mont Blanc et la chaîne centrale jusqu'au Salève et au mont de Sion, ils auraient dû apporter et déposer, dans toute cette étendue, des granités et d'autres roches de la chaîne centrale, et l'on devrait en trouver mélangés avec les blocs calcaires qui sont répandus dans le fond et sur les flancs des vallées citées plus haut. M. l'abbé Chamousset ne pose, du reste, cette objection à la théorie de M. Hier que dans le désir d'en obtenir la solution. M. le Dr Davaz, médecin à Aix, ajoute à son tour qu'il n'est pas besoin de supposer des glaciers pour expliquer le transport des blocs erratiques. Il cite, à l'appui de sa ma- nière de voir, le fait suivant : Dans la vallée d'Aix se trouve un coteau renfermant les couches de combustible de Sonaz qui appartiennent à la pé- riode géologique actuelle. Ces combustibles y sont déposés par bancs, et l'on en distingue deux couches séparées par un dépôt de glaise de 30 centimètres d'épaisseur. Elles sont parfois percées par des coulées de sable qui les traversent