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1GÎ) lente des glaciers, nous prouvera, qu'à une époque ancienne, ces derniers ont recouvert une grande partie des vallées de la Suisse; ce fait de géologie nous convaincra de la possibilité du transport des blocs erratiques par le mouvement des mo- raines. C'est dans la vallée de l'Aar, depuis la Handeck jusqu'au- dessus des moraines modernes, dans une étenduede cinq à six lieues, que j'ai étudié ce phénomène sur les roches graniti- ques très-dures des flancs de celte vallée. On trouve dans plusieurs lieux, surtout sur les parties quartzeuses et feldspa- thiques, des surfaces d'un beau poli, d'un aspect quelquefois terne, souvent au contraire miroitant, lorsque la roche est mouillée, quelquefois accompagnées destries dans le sens horizontal ou incliné de la vallée. Ce poli diffère de celui des cailloux roulés ; il diffère également de celui qui est produit par le frottement des eaux courantes. Dans ce dernier cas, le poli atteint toutes les parties de la roche ; les parties micacées sont aussi douces au toucher que les cristaux de quartz ou de feldspath usés par le frottement. Les roches granitiques sur lesquelles coulent les eaux des rivières ont des rigoles, des ca- vités ovales ou circulaires d'un petit rayon. Au toucher, la pierre est polie partout, et douce comme du taie. Mais les roches, usées par le frottement d'un glacier, ont leur sur- face plane sur une assez grande étendue. Si quelquefois la surface paraît concave ou convexe, la courbure appartient à une sphère d'un grand diamètre. Sur ces roches, les cris- taux de mica n'ont pas reçu le poli ou ne l'ont pas conservé; les roches voisines, douées d'une structure plus tendre, ne montrent aucune trace du poli dont nous parlons. Tous les cailloux d'un fleuve, quelle que soit leur nature, sont plus ou moins polis; mais comme le phénomène dont il est ici question, a eu lieu à une époque ancienne, les parties les plus dures des flancs de la vallée d'un glacier, ont seules