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reçu ou du moins conservé les traces de ce poli. Souvent
les parties saillantes montrent seules çà et là une surface
lisse. Des veines de quartz, larges d'un centimètre environ,
sont relevées en saillie de deux à quatre millimètres ; toutes
les autres parties de la même roche ont un aspect grenu, ou
une surface raboteuse ; elles ont été rongées par les variations
journalières de la température, le gel et le dégel, les pluies
fréquentes, etc, et le quartz ou le feldspathont seuls conservé le
poli que leur imprima le glacier.
   Quelques blocs détachés, situés sur le passage des glaciers
modernes, présentent aussi des parties polies et môme striées.
Les surfaces sont, en général, moins planes que celles des
roches encore adhérentes au massif des montagnes.
   Au niveau des eaux de l'Aar, les roches sont polies par
leur courant : mais à quinze ou vingt mètres au-dessus des
eaux modernes, on commence à trouver celles qui ont été po-
lies par l'action des glaciers. Au voisinage du Grimsel et
au-dessus, cette zone s'élève à deux ou trois cents mètres;
l'observateur placé sur un flanc de la vallée distingue très-
bien l'étendue de la zone des roches polies sur le flanc op-
posé. Au-dessus de celle zone, existent les crêtes rugueuses et
terminales des montagnes qui bordent la vallée profonde de
l'Aar.
   Avec un peu d'attention, il est aisé de distinguer dans cette
vallée quelle parlie de roches est polie par l'action des eaux
modernes, des eaux anciennes, et quelle partie a été travaillée
par les glaciers jusqu'à une élévation très considérable. N'ayant
en aucun instrument à ma disposition pour mesurer celte hau-
teur, l'évaluation que j'en donne est plutôt trop faible que trop
forte.
   En effet, en escaladant le Siedelhorn du côté du levant,
j'ai trouvé des granités polis à soixante et môme à cent vingt
mètres au moins au-dessus du niveau du lac des Morts (Tod-