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165 Serre, dans l'Inde, dans l'Amérique, et en un mot sur tous les points du globe où l'on a cru retrouver les moraines ; en sorte qu'en réunissant l'ensemble des faits qu'ils ont cru reconnaître, il faut nécessairement conclure que la surface terrestre était couverte d'une vaste croûte de glace. Tel est le résumé aussi succinct que possible des divers points de vue sous lesquels on peut envisager la question des blocs erratiques dans son état actuel, et le congrès scien- tifique de Lyon ne pouvait demeurer impassible devant des débats aussi vifs et devant les causes de phénomènes. aussi grands. Ces causes, ainsi que nous l'avons dit, peuvent se ré- duire à deux : 1° celle du transport par des courants d'eau ; 2° celle du transport par des glaces, et il s'agissait d'opter en- tre les deux. M. Itier a le premier pris la parole. Après avoir rappelé sommairement les opinions de MM. de Buch, de Charpentier, Agassiz, Studer et Deiuc, et après avoir combattu par diverses considérations quelques-unes des con- clusions extrêmes de ces savants naturalistes , M. Itier expose que, d'après ses observations sur les moraines des glaciers de la Savoie , sur la position qu'occupent les blocs erratiques dans la chaîne du Jura , la plaine du Daupbiné et celle du Lyon- nais , il a été conduit à emprunter quelque chose à chacun des différents systèmes présentés jusqu'ici. Selon ce géologue , le transport des blocs erratiques à une certaine limite de leur point de départ, est évidemment dû aux glaciers, conformément aux lois qui régissent les glaciers ac- tuels. Plus loin, il ne voit dans la dispersion de blocs errati- ques que l'effet d'une débâcle presque subite et générale des énormes glaciers qui occupaient les vallées des Alpes, débâcle dont il place l'époque à l'apparition des mélaphyres qui se sont fait jour sur le versant méridional des Alpes du Valais et de l'Autriche.