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166 Faisant l'application de son système à la grande vallée com- prise entre le Jura et les Alpes occidentales et qui se termine à la montagne des Vaches, située entre le fort de l'Ecluse et Cru- seilles, M. Itier y voit l'emplacement d'une ancienne mer de glace dont les réservoirs sont encore existants ; ce sont les gla- ciers actuels, retirés maintenant dans les plus hautes vallées des Alpes. Les moraines latérales et terminales de cet immense glacier ont déposé, sur lesflancsde la première chaîne du Jura, ces longues rangées de blocs erratiques, que M. de Buch a observées à divejrs niveaux, et qui ont donné lieu à ces surfaces polies et striées qu'on y observe sur une foule de points. L'amas considérable de blocs erratiques et de sables boueux qu'on remarque sur le mont de Sion, est pour M. Hier une vaste moraine terminale qui s'est prolongée jusqu'au Rhône vers Seyssel ; les glaciers n'auraient pas dépassé cette limite sur ce point. C'est là , que l'effet d'une débâcle est venu s'ajouter à celui des glaciers, pour achever la dispersion des blocs que l'on observe sur les flancs du Jura, depuis Bellegarde jusqu'au promontoire formé par le pâté de montagnes que domine l'abbaye de Portes, où l'on observe des blocs erratiques de 6 à 7 mètres cubes, à une hauteur d'environ 1000 mètres. M. Hier trace sur le tableau la direction du principal cou- rant et du remou que les formes des divers chaînons parallèles du Jura ont produits, et auxquels correspondent des dépôts sableux et boueux accompagnant des blocs erratiques épars ça te là , sans aucun ordre. De là , le courant s'est avancé dans les hautes plaines du Dauphiné et du Lyonnais, où il a laissé comme témoins irrécusables de son passage une quantité considérable de blocs et une large dénudation du terrain tertiaire supérieur. M. Hier pense qu'il n'est pas nécessaire d'admettre un refroi- dissement général d'une partie de notre hémisphère pour con-