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162 Ces traînées suivent aussi la loi de décroissement men- tionnée précédemment, en sorte que les plus gros quartiers sont confinés dans les parties supérieures de ces vallées, et que sur le plateau de la Bresse, au dessus de Trévoux, par exemple, on ne trouve plus que des sables plus ou moins grossiers et dans lesquels il est facile de reconnaître les éléments des porphyres lyonnais. On peut encore s'assurer que ces blocs, quel que soit leur volume, sont associés, dans nos régions basses, avec les dépôts de terre à pisé, de telle manière [qu'il est impossible de séparer la cause occasionnelle d'un des phénomènes de celle de l'autre. Les circonstances précédentes sont en outre liées d'une ma- nière intime avec le creusement de nos vallées, avec la forme de nos buttes, qui toutes présentent des configurations en har- monie avec la disposition des blocs et celle de la terre à pisé. Enfin, sortant du bassin du Rhône, si l'on parcourt la vaste étendue de la France, les plaines du Rhin, celles de l'Italie jusqu'en Toscane et au delà , on retrouvera partout les mêmes faits et les mêmes résultats. 11 devient donc évident qu'une théorie destinée à expliquer l'un des faits doit expliquer les autres, et que cette théorie doit être générale comme les effets produits. Il est naturel de concevoir que les anciens géologues n'ont pas pu saisir immédiatement un ensemble aussi vaste ; aussi laisserons-nous de côté leurs aperçus , en faisant observer ce- pendant que quelques-uns d'entre eux avaient entrevu que d'immenses courants d'eau avaient occasionné une partie des effets mentionnés précédemment. M. Léopold de Buch vint ensuite examiner les faits tels qu'ils ont lieu sur les parties du Jura qui sont en regard des Alpes, et frappé de la symétrie que présente la disposition des blocs, il crut devoir faire intervenir l'action de grandes ex- plosions qui auraient projeté contre lesflancsde ces montagnes