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154 DE I.A PROSTITUTION ET I>E SES CONSEQUENCES DANS LES GRANDES V I L L E S , DANS T.A VILLE DE LYON EN PARTICULIER ; DE SON INFLUENCE SUR LA SANTE , LE 1,E R I E N - E T R E , LES HABITUDES DE TRAVAIL DE LA POPULATION ; DES MOYENS D ' Y REMÉDIER; ouvrage qui a remporté, en 1 8 4 1 , le prix proposé par la Société de Médecine de Lyon, par A. POTTON, docteur eu médecine, médecin désigné de l'hospice de l'Antiquaille (1). En 183g, la Société de Médecine de Lyon mit au concours la question sui- vante : « Rechercher si, depuis quelques années, la syphilis est plus fréquente à Lyon; « Apprécier les effets de celte maladie sur la santé publique et son influence « sur le bien-être et sur les habitudes de travail des ouvriers; « Dans tous les cas, déterminer les causes qui peuvent donner de l'extension « à ce fléau; « Exposer l'état actuel des secours publics qui lui sont affectés et s'ils « sont reconnus insuffisants. « Indiquer les moyens de les proportionner aux besoins de la population. » La Société savante, en formulant cette question, 11'avait-elle eu vue que de provoquer des recherches de statistique médicale et d'hygiène ? Qu'il en soit ainsi ou autrement, l'esprit dans lequel sont rédigées plusieurs phrases du pro- gramme justifie complètement la manière hardie, large, et philanthropique dont le docteur Potton a poursuivi la solution de la question. C'était, en effet, lui donner toute sa valeur que de supposer, comme il le fait dans son avant- propos, que la Société de Médecine « avait eu l'intention de fixer l'attention « sur des faits qui relèvent à la fois de l'économie politique, de la médecine, « de l'hygiène et de la police médicale. « Xous partageons l'opinion de l'au- teur, et nous trouvons qu'il a sagement fait de préciser nettement une question si importante pour notre localité. A-t-il clioisi Pareut-Duchâlelet pour guide dans ses investigations? C'est encore immérité qu'il faut louer : imiter et sui- vre un guide si exact, si sage, si consciencieux, si humain, c'est chose moins fa- cile que ne le pensent ou plutôt que ne le disent certains critiques superficiels. On trouvera dans l'ouvrage du docteur Poitou tout ce qu'il lui a été permis d'imiter du législateur de l'hygiène publique : un examen approfondi des causes qui propagent si activement dans notre cité les maladies syphilitiques ; un exposé des influences funestes exercées sur la société par ces maladies ; enfin l'indication des moyens à employer pour garantir, autant que possible, la population d'un Uéau qui fait chaque jour de si nombreuses victimes. Il ne s'agissait donc pas d'instituer seulement une certaine législation admi- nistrative dans un désordre physique et moral, mais aussi, et ce qui est mieux encore, d'étudier, de sonder une plaie dangereuse et d'en indiquer le remède. C'était, du reste, suivre le syllogisme de la question: connaître le mal, enappré- cier les causes, les détruire ou les réprimer. Notre analyse ne saurait avoir d'autre but que celui de faire connaître l'im- portance de ce travail et par là de provoquer non la curiosité des lecteurs, car tout est grave et sérieux dans ces pages, mais bien la sollicitude des hommes auxquels leur position scientifique ou sociale fait un devoir d'appliquer au bien de la société leurs actes de chaque jour. Médecins, économistes, moralistes, magistrats, c'est à vous que cet ouvrage s'adresse ; pour vous, il aura le mérite (1) Chez Savy, libraire, quai des Célesiins,