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            plus tard, au moment où Richelieu meurt, la France a re-
            conquis ses alliances ; la Hollande, la Suède, le Danemarck,
            les princes protestants d'Allemagne, plusieurs états d'Italie,
            l'Angleterre même, malgré des nuages passagers, soutiennent
            les intérêts français. Les frontières assurées et même reculées:
            le Roussillon et la Cerdagne sont enlevés à l'Espagne ; la
            Catalogne elle-même s'est volontairement donnée à Louis XIII.
            Les rôles sont changés : c'est au tour de la France de trans-
            porter en Espagne l'intervention exercée si longtemps chez elle
           par les Espagnols. Le Portugal, longtemps soumis à l'Espagne,
            s'est érigé en royaume indépendant, et Richelieu, en soutenant
            les Portugais, a trouvé encore un excellent moyen d'affaiblir
           sa constante et mortelle ennemie. Déplus, les ducs de Bouillon,
           de Savoie, et de Lorraine, rattachés par intérêt, ou par force,
           à l'alliance française, ont échappé à la suzeraineté exercée sur
           eux par la maison d'Autriche. La Champagne, la Guyenne,
           le Dauphiné, la Picardie, n'ont plus à craindre, grâce aux
           succès des armées de Richelieu ou de ses alliés, les guerres
           et les invasions des Espagnols qui les avaient troublés trop
           souvent. Il en est de même de la branche allemande, c'est-à-
           dire de l'empereur. Par l'invasion subite de la Valteline, l'in-
i mQ.-i Intervention des Suédois, mais surtout par la conquête des trois
»       /^/vêchés et de l'Alsace, que nous étudierons en nous occupant,
 ,£ ÃIÃ5X dans les leçons suivantes, de la guerre de trente ans, R i -
           chelieu a détruit ou du moins affaibli cette puissance qui,
           depuis Charles-Quint, menaçait l'indépendance et le repos,
           non seulement de la France, mais de l'Europe entière. Ces
           résultats sont immenses, et l'histoire n'offre peut-être pas un
           autre ministère qui puisse en présenter de semblables. Tou-
           tefois, ils n'étaient pas encore complètement obtenus. Pour
           les assurer par la continuation des succès militaires et la
           conclusion d'un traité honorable et décisif, il fallait qu'une
           politique semblable à celle de Richelieu, un système identique