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 l'honneur et du péril les mânes et les divinités tutélaires de la cité,
 Ainsi la loi de Rome consacrait ses remparts (Mûri sancti esse di-
 cuntur) : Ainsi chantaient les guerriers de Salamine.
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     Aujourd'hui encore, à travers les larges feuillages des caroubiers,
  on aperçoit dans le mur intérieur les chambres sépulcrales où re-
  posaient les citoyens morts au combat ; mais rien n'égale l'impo-
  sante beauté de cette ligne de temples qui couronne l'enceinte pri-
  mitive de la ville. D'abord, et sur la hauteur quelques restes recon-
  naissables indiquent la place où fuient adorés Jupiter Poliens et
  Minerve. Non loin de là, l'église de Saint-Biaise conserve la Cella
  du temple de CérèsetdeProserpine. Plus bas, celui de Junon s'élève
  sur un large stylobate. De ses trente-quatre colonnes, vingt-sept
  maintenant sont debout et supportent les fragments de l'architrave.
  Vient ensuite le temple auquel une inscription mal interprétée a
 fait donner Je nom de la Concorde. Respecté par le temps et conservé
 dans toutes ces parties, il semble encore attendre, portes ou-
  vertes, la foule du peuple, les sacrificateurs et les victimes. Du
 inoins, l'étranger vient s'asseoir sur des escaliers superbes; l'ar-
 chéologue y retrouve les vestiges des liturgies païennes, tandis que
 les peintres en popularisent les images. — Un fût colossal isolé sur
 des monceaux de décombres marquait seul la place de l'autel d'Her-
 cule. Des recherches récentes ont misa nu l'aréa de l'édifice, les
degrés du portique, les fondations de la Cella, le sanctuaire et le
 piédestal de la statue, imposture accoutumée qui servait à faire
parler l'idole. A côté se trouvait le temple de Jupiter Olympien, le
 plus grand de la Sicile et l'égal des plus riches du monde, le même
dont Diodore a décrit les dimensions et les magnificences . Pareil à
ces géants foudroyés qui couvraient de leurs corps neuf arpents de
terre, il jonche le solde ses pilastres abattus; les pâtres s'abritent
dans la cavité des cannelures; et une seule de ces caryatides couchée
an milieu des parvis occupe un espace de trente pieds. Des propor-
tions plus restreintes et un style de la plus rare élégance distinguaient
le temple du Dioscures; trois colonnes soutiennent encore une partie