Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                    49
 Cfiptions enrichissent tant de nombreux musées, tandis que leurenl-»
  placement se reconnaît à peine à quelques piliers solitaires, auxquels
  vient s'amarrer la barque du pêcheur.
     Nous nous arrêterons plus longtemps à Taormine. Sur une hau-
  teur qui domine la plage, et qu'entoure un mur crénelé, de chétives
  masures ont remplacé l'antique Tauromenium. On y montre les res-
  tes d'une piscine et d'une naumachie, des aqueducs et des tombeaux.
  Dans le voisinage s'élève le célèbre théâtre, le plus vaste et le mieux
  conservé qui soit resté des siècles grecs, mais longtemps demi-ca-
 ché par l'éboulement des terres et la négligence des hommes. Depuis
 six mois, des travaux habiles, conduits par M. l'architecte Cavallari,
 l'ont rendu aux observations de la science. L'enceinte demi-circu-
 laire, creusée dans le roc, se dessine avec la longue série de ces gra-
 dins dont plusieurs sont couverts de marbre. Les premiers rangs,
 que terminent à droite et à gauche deux tribunes en saillies, sont
 séparés par une large précinclion des rangs supérieurs, au dessus
 desquels s'élève une large terrasse : elle soutenait un double portique
 qui régnait autour de l'édifice et qui reposait sur quarante-cinq co-
 lonnes en dedans et sur quarante-cinq pilastres au dehors : on en re-
 trouve encore les bases et quelques chapiteaux. On compte aussi les
 trente-six niches où se plaçaient peut-être les vases d'airain men-
 tionnés par Vitruve pour donner plus de retentissement à la voix
des personnages. Un déblaiement de plusieurs pieds de profondeur
a découvert le pavé de l'orchestre : un parapet l'enferme et l'isole
des spectateurs. Le proscenium, des traces remarquables de recons-
tructions romaines, des canaux souterrains, servaient soit à l'écou-
lement des eaux, soit à introduire les bêtes, lorsque plus tard des
jeux sanglants se mêlèrent aux représentations dramatiques. Mais la
partie la plus importante du monument, c'est la façade élevée qui
fermait la scène et qui servait de décoration permanente. On y voit
les autels deBacchus et d'Apollon, et les trois portes par où entraient
les acteurs. Là, des fûts entiers, des statues reconnaissables, des ins-
criptions encore lisibles rencontrées sous la pioche, ont été rétablis
à leurs places. Aux deux extrémités de la scène s'ouvraient deux
spacieux vestibules qui se prolongeaient par derrière et se réunissaient
par un pérjstile, aujourd'hui renversé. Trente mille hommes ve-