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éclairé; il a même entendu au dehors le rossignol chantant à
perdre haleine sur les bords fleuris de la Saône.
   Il ne nous dit pas s'il a trouvé, sur la place des Céleslins,.
cette VASTE place arrosée de bière, la fontaine qu'il y avait
placée dans son Chemin de traverse.
   Ainsi, quand on se nomme Janin, ou quelque chose comme
cela, on a le privilège de jeter, dans un journal grave et ré-
pandu, toutes les inepties, toutes les fadaises qui peuvent pas-
ser par un cerveau fêlé.
   Que si nous rapprochons ces puérilités Janiniques du com-
mencement de sa lettre, nous en saisirons mieux encore le
ridicule. Quand M. Bertin lui mit sur le cou la bride littéraire, il
lui dit : va, mon fils, et permit à M. Janin de lui écrire. Yoyez-
vous, ce cher fils, avec sa bride littéraire sur le cou ? Pauvre
esclave, condamné à visiter l'Italie à vos dépens et aux miens;
pauvre infortuné poète, que l'on paie grassement pour écrire
de longues colonnes, et qui dit, avec une voix si touchante et si
simple : Vous.m'avez permis de vous écrire! 0 charlatan !
                                                     F.-Z. C.


   Lyon est déjà une ville du Midi, mais une ville qui produit et qui
travaille. Mollement assise entre ses deux beaux fleuves, à l'ombre
de ses collines chargées d'arbres, vous diriez, au premier abord,
que la ville va s'abandonner tout à son aise à la molle oisiveté orien-
tale, qu'elle va se baigner dans ses flots limpides et se mettre à
rêver sous ces frais ombrages, et, en un mot, faire de la poésie,
comme le berger de Virgile sous son hêtre ! Que vous êtes bien
dans une grande erreur! La ville est active, animée, bruyante^
avide du gain; elle vend, elle achète, elle fabrique ; ses deux fleuves
si beaux, chers aux poètes, elle ne les regarde, elle ne les estime,
que comme deux bêtes de somme infatigables, sans cessé obéissantes
et sans cesse occupées ; elle arrache l'ombre de ses collines pour y
brasser sa bière, elle encombre de fardeaux ses beaux rivages ; la
ville posséderait le hêtre de Tityre, qu'elle jetterait au feu cet arbre