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i'abbaye d'Aisnay, dont l'église est fort ancienne. Ils y consi-
dérèrent un monument antique qui s'y trouve : ce sont les
deux colonnes du célèbre temple d'Auguste, que les soixante
nations des Gaules, qui négociaient à L y o n , firent bâtir à
son honneur, il y a plus de dix-sept siècles. Ces colonnes, qui
ont été partagées depuis en quatre (1), soutiennent aujour-
d'hui la voûte du chœur de l'église d'Aisnay.
   De-là, les Princes allèrent voir tirer l'oiseau dans la place
de Bellecour. La compagnie des chevaliers de l'arc y avait
dressé une manière de camp de 150 pas de long et de 80 de
large. Le fond de ce camp était rempli de quantité de barraques
diversement peintes et destinées pour les chevaliers. La tête du
camp était ornée de quatre pavillons, au milieu desquels on en
voyait un cinquième pour les Princes. Ce dernier était couvert
d'ardoise , et embelli au dedans de tapisseries et de glaces.
   Les chevaliers , au nombre de soixante^ outre ceux de cinq
autres villes de la province qui s'étaient joints à ceux de
L y o n , portaient chacun un riche carquois revêtu de drap
bleu brodé d'or ; les habits étaient uniformes avec des bon-
nets à la polonaise fourrés de petit-gris et chamarrés de ga-
lons d'or. Ils avaient tous une croix à la boutonnière, char-
gée d'un arc et d'une flèche en sautoir.
   Les P r i n c e s , étant rentrés dans ce c a m p , voulurent bien
s'armer du brocart d'argent, de l'arc et des flèches qu'on leur
présenta. Ils tirèrent chacun un premier coup. Avant de par-
tir de Lyon, ils firent l'honneur à la compagnie d'écrire leurs
noms dans le livre des chevaliers , et ils acceptèrent les
armes dont ils s'étaient servis. Ils emportèrent aussi l'oiseau
et la flèche avec laquelle il fut abattu.
   Sur les cinq heures , ils allèrent-à la maison de Saint-An-
toine , d'où ils virent les joutes qu'on avait préparées sur la

   (1) A l'article Ainay, dans LYON ANCIEN ET MODERNE, HISTOIRE DES MO-
NUMENTS , nous relèverons cette erreur, dans laquelle sont tombés la plupart
de nos historiens. Ces colonnes n'ont jamais été sciées.