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285 étaient tombés des régions de leur sorcellerie dans la mali - née même de l'orage. Le peuple accourut, s'empara de trois hommes et d'une femme, les traîna en prison et voulut les lapider. Agobard, qui veillait sur la cité dont il était comme le premier magistrat, fit amener devant lui ces pré- tendus sorciers , les interrogea et les fit mettre en liberté ; puis, comme il lui fallait expliquer cette conduite qui scan- dalisait un peuple barbare et superstitieux, il prêcha contre les sortilèges. Quelque temps a p r è s , il publia et fit lire dans les églises son livre sur la grêle et le tonnerre. Cet ouvrage démontre que le mal p h y s i q u e , tel que la grêle, la disette et les maladies entre dans les vues et les dispositions de la Providence, comme le mal moral. Comment se fit-il que ce penseur profond du neuvième siècle s'obstina dans sa haine contre les Juifs ? Je crois qu'il y eut dans cet homme quelque chose de plus fort que le dépit de l'amour propre froissé. Agobard se sentit toujours dominé par une immense aversion contre tout ce qui s'écartait des règles primitives et sacrées de l'Eglise. Ce qu'il regardait comme superstition ou mondaines innovations, rencontra dans lui un violent adversaire, sous quelque forme que se voilât l'abus. La croyance était pour lui tout aussi nécessaire, tout aussi sacrée que les actes de la vie. « Ce n'est point par les ac- tions qu'on doit juger la foi , disait-il, mais c'est la foi qui fait le mérite des bonnes actions ; bien des gens, à la vérité , se perdent en croyant bien et en vivant m a l , mais personne ne se sauve en croyant mal et en vivant bien. » Entraîné par son imagination bouillante, Agobard voulut anéantir tout ce qui donnait une forme matérielle à la Divinité, alors même que celle-ci avait voulu descendre jusqu'aux faiblesses de l'hu- manité dans la personne du Christ. Les Lyonnais, pour exal- ter leur dévotion, avaient couvert leurs chapelles et leurs maisons d'images qui leur rappelaient de saints exemples. Agobard confondit la vénération avec l'adoration ; il écrivit contre les images, et les fit arracher des églises; la croix