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119 Malgré tout, quelque mauvaise que soit la route dans la- quelle on est entré à Lyon , il faut y voir un besoin de mu- sique ; ce besoin nécessite d'utiles et importantes réformes. Aussi, quelques hommes qu'on voit toujours à la lête de toutes les entreprises généreuses ont-ils conçu la pensée de créer ici un conservatoire! Savez-vous que déjà Toulouse, Montpellier, Limoges, Troles et quelques autres villes, ont pris le devant? Il serait peut-être honteux pour Lyon de rester plus long-temps sans suivre leur exemple. Je repousse de toutes mes forces cette allégation menson- gère : Lyon n'est pas artiste. Voyez donc l'école de peinture, cette école a-t-elle en France une rivale? ne compte-t-elle pas au nombre de ses enfants assez de peintres célèbres? Fondez une école de musique, et vous verrez de même d'excellents musiciens, d'habiles compositeurs illustrer leur patrie ; fondez une école de musique> donnez-lui un chef expérimenté, et au bout de quelque temps, vous serez tout surpris de voir et d'entendre une masse, bouillante de verve et de jeunesse, exécuter des chefs-d'œuvres inconnus. Appelez près de vous un homme qui^ résumant les travaux des Choron, des Galin, des Mainzer, choisisse avec discerne- ment ce que chacun d'eux a de bon dans sa théorie, et bientôt vous aurez un nombre de voix suffisant pour vous initier aux. gigantesques compositions d'Haydn, de Hœndelet de Lesueur. Je ne ferai pas entrer en ligne de compte l'avantage qui résulterait d'une semblable combinaison pour ce qui concerne le théâtre ; chacun peut comprendre que les chœurs et l'or- chestre seraient nécessairement doublés et améliorés, et tout cela sans une notable augmentation de dépenses. Lorsque j'ai quitté Lyon , une commission avait été orga- nisée; son premier soin a été de chercher un local ; comme elle n'en trouvait aucun, elle a pensé qu'il serait convenable de faire construire un bâtiment spécial.