Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                 191
béatifié. Quoique l'approbation qualifie le discours d'éloquent
et de savant^ il est permis de s'en tenir à l'idée que l'on se
forme soi-même par une lecture suivie et sans passion ; or,
cette idée ne peut cadrer avec le sentiment de l'approbateur.
    XX. La Religion chrétienne autorisée par le témoignage des
anciens auteurs païens; Lyon, Léonard Plaignard, 1718, 2 vol.
in-12 (1). M. l'abbé Labouderie a donné une seconde édition
de cet ouvrage ; Paris et Besançon, Gauthier frères, 1826,
in-8°. Il l'a fait précéder d'une excellente Notice sur la Vie et
les ouvrages du P. de Colonia ; nous la reproduisons ici en
grande partie.
    Dans cet ouvrage, le P. de Colonia s'arrête avec trop de
complaisance sur la vie , les qualités et le caractère des doc-
teurs qui lui servent d'autorités, et c'est là un de ses défauts.
 Il fait aussi quelquefois des digressions étrangères à son sujet.
    Il ne suit pas toujours l'ordre des auteurs, ni la chronolo-
 gie. Par exemple, ce qui concerne l'inutilité des efforts de Julien
 pour rétablir Jérusalem, il le place avant le récit de la ruine de
 celte cité. Quoique assez fleuri, le style n'est pas toujours pur.
 Le chapitre sur Mahomet présente des faussetés et des décla-
 mations ridicules ; on en peut dire autant de celui qui concerne
 Rutilius. L'authenticité du passage de Josephe est assez bien
 prouvée; ce chapitre est curieux. Malgré ses défauts, l'ou-
 vrage du P. de Colonia peut être fort utile ; on y remarque
 des réflexions très-sages. Quoique cet écrivain ne soit pas le pre-
  mier qui ait autorisé la religion par le témoignage des anciens
 auteurs païens; quoique les PP. de l'Eglise, dans les premiers
  siècles; Huet, Pezron , Bossuet et d'autres, dans les der-
  niers temps, pour accréditer l'existence de quelques faits mi-
  raculeux , se soient servis de l'autorité des écrivains contem-
  porains ou presque contemporains , quelle que fût d'ailleurs
  leur croyance, il n'en est pas moins vrai que le savant Jésuite
  a recueilli, le premier, tous les aveux qui leur ont échappé

   (1) Voy. le Journaldes Savants, 1718, pages 139-144.