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254 Nécessairement la rage de ce peuple opprimé dut se faire jour bien souvent, et voici la deuxième partie du tableau général que nous présente l'histoire de la dispersion judaïque. L'œuvre de la vengeance des Juifs, comme celle de la fai- blesse, s'opéra dans l'ombre et le silence. Le Thalmud, ce livre de sentences , devenu le seul Code des Israélites , s'ef- força d'arrêter les développements du christianisme, et pour atteindre ce b u t , il poussa les croyants aux dernières extré- mités ; ses préceptes ordonnèrent aux Juifs de voler le bien des c h r é t i e n s , de les regarder comme des bêtes brutes , de les pousser dans le précipice , s'ils les trouvaient sur le b o r d , de les tuer i m p u n é m e n t , et de réciter chaque matin des im- précations contre eux. C'est avec plus de rigueur encore que le fanatisme s'exerçait contre les Juifs infidèles. À la v é r i t é , les patriarches avaient perdu le droit de condamner à mort ; mais , dans les premiers siècles , il leur avait été permis par les empereurs d'exercer leur discipline et leur censure dans les synagogues. Par suite de cette faculté, les néophytes chré- tiens sortis de la nation israélite étaient fouettés jusqu'au s a n g , souvent m ê m e jusqu'à la mort ; de simples p r é s o m p - tions motivaient ce supplice. Plus t a r d , ce droit inique fut enlevé aux Juifs, et déjà , bien avant ce t e m p s , Constantin condamnait au feu ceux d'entr'eux qui faisaient sentir les traits de leur fureur aux prosélytes chrétiens ; mais leur vengeance, quoique plus secrète, n'était pas moins terrible. D'ailleurs , non contents de persécuter, les Israélites attirèrent encore quelques chrétiens à eux ; un grand nombre d'esclaves, cédant à l'influence et k la c r a i n t e , se convertirent au ju- daïsme. De tout temps l'Eglise s'éleva contre les séductions de ces exilés, et ceci justifie, sous plus d'un rapport, la dé- fiance et l'éloignement prescrits par les conciles. L'empereur Antonin condamne à mort le Juif qui viendrait à circoncire un homme étranger à sa nation ; Théodose défend aux pa- triarches de déshonorer aucun h o m m e , esclave ou libre, par la marque du judaïsme; le même empereur, pour assurer