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l'argent, et de distinguer la valeur des monnaies par l'épo-
que de leur émission ?
   Quel que soit le système qui ait présidé à la fabrication
de monnaie lyonnaise , le fait est qu'il fut constamment
suivi pendant une période qu'on peut faire durer de la fin
du XII 0 siècle au XVe environ. La pièce dont on va parler
est une exception dont on essaiera d'expliquer la cause ,
mais qui n'influe en rien sur les habitudes monétaires de
l'archevêché de Lyon. Voici la description de cette m o n -
naie: K majuscule surmonté d'une m i t r e , entre un soleil
et un croissant dans le c h a m p , de chaque côté , une fleur
de lis; autour, la légende: PRIMA SEDES. Le tout renfermé
dans un cordon de fleur de lis.
   Revers: croix. Légende intérieure: GALLIARVM. Seconde
légende: — ARCHIEPISCOPVS ET COMES LVGDVNENSIS.
—Billon.—36 grains et demi.—Cabinet du roi.
   Il est évident que cette monnaie est une imitation du gros de
Charles V , avec lequel elle présente les plus grands rap-
ports. On peut la regarder comme contemporaine.
    D'un autre côté , la lettre initiale K ne peut s'appliquer
qu'à un prélat du nom de Charles. On peut donner celte
monnaie à Charles d'AIençon, premier évêque de ce nom
et cousin du roi Charles V.
   Il avait pour père Charles de Valois , comte d'Alençon ,
petit-fils de Philippe-le-Hardi et frère de Philippe VI de
Valois. Jeune encore et fatigué des troubles qui suivirent
la mort de son p è r e , il avait embrassé l'état monastique
en abdiquant son titre de comte; s'étant rendu recomman-
dable par ses v e r t u s , il fut nommé par le roi au siège de
L y o n , le 13 juillet 1365.
   L'histoire ne nous dit rien du commencement de son
épiscopat, si ce n'est qu'il fut parrain de Jean-sans-Peur ,
duc ds Bourgogne. Mais, vers la fin , il s'éleva une querelle
entre lui et les officiers du r o i , établis dans la ville de Lyon
en vertu du traité passé entre Philippe-le-Bel et Louis de