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124 l'argent, et de distinguer la valeur des monnaies par l'épo- que de leur émission ? Quel que soit le système qui ait présidé à la fabrication de monnaie lyonnaise , le fait est qu'il fut constamment suivi pendant une période qu'on peut faire durer de la fin du XII 0 siècle au XVe environ. La pièce dont on va parler est une exception dont on essaiera d'expliquer la cause , mais qui n'influe en rien sur les habitudes monétaires de l'archevêché de Lyon. Voici la description de cette m o n - naie: K majuscule surmonté d'une m i t r e , entre un soleil et un croissant dans le c h a m p , de chaque côté , une fleur de lis; autour, la légende: PRIMA SEDES. Le tout renfermé dans un cordon de fleur de lis. Revers: croix. Légende intérieure: GALLIARVM. Seconde légende: — ARCHIEPISCOPVS ET COMES LVGDVNENSIS. —Billon.—36 grains et demi.—Cabinet du roi. Il est évident que cette monnaie est une imitation du gros de Charles V , avec lequel elle présente les plus grands rap- ports. On peut la regarder comme contemporaine. D'un autre côté , la lettre initiale K ne peut s'appliquer qu'à un prélat du nom de Charles. On peut donner celte monnaie à Charles d'AIençon, premier évêque de ce nom et cousin du roi Charles V. Il avait pour père Charles de Valois , comte d'Alençon , petit-fils de Philippe-le-Hardi et frère de Philippe VI de Valois. Jeune encore et fatigué des troubles qui suivirent la mort de son p è r e , il avait embrassé l'état monastique en abdiquant son titre de comte; s'étant rendu recomman- dable par ses v e r t u s , il fut nommé par le roi au siège de L y o n , le 13 juillet 1365. L'histoire ne nous dit rien du commencement de son épiscopat, si ce n'est qu'il fut parrain de Jean-sans-Peur , duc ds Bourgogne. Mais, vers la fin , il s'éleva une querelle entre lui et les officiers du r o i , établis dans la ville de Lyon en vertu du traité passé entre Philippe-le-Bel et Louis de