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, . 223 « A celui que j'entends, qui se fait sans caquet, « J'entends que vous preniez parfois la discipline , , - « Et qu'avec ce beau jeu, vous fassiez bonne mine. » Mais ne me dites pas, pour vous en excuser, Que ce jeu trop cuisant ne peut vous amuser , Que c'est le jeu d'un moine, et non le jeu des dames, Que pour les hommes, bon; mais non pas pour les femmes ; Car je vous répondrai que les femmes aussi , Peuvent, pour leur salut, fort bien jouer ainsi ; Témoin notre affligée et triste Madelaine , Qui n'apprenoit ce jeu qu'avec beaucoup de peine , Pendant qu'on là vbyoit toute fondue en eau, Pour le grand Roi des cÅ“urs coucher sur le carreau Où ses piques n'étoient que d'épines piquantes, Que son sang avoit fait vermeilles et sanglantes, Après qu'elle eut changé toutes ses belles Fleurs A de tristes soucis, qu'elle arrosoit de pleurs. Couchez doncques , couchez sur la Dame couchée, Ces plaisirs où votre ame est si fort attachée ; Que si vous les perdez, jouant comme je dis, Vous gagnerez la grâce avec le Paradis (1). » ( i ) On pourrait faire un recueil fort piquant de pièces de vers en différentes langues contre les cartes et les joueurs de cartes; en voici une qui est inédite et qui est imitée du latin , d e Martial Lemonnier ; de Limoges , qui occupe une place dans les DELICÃ/E C. POETARUftl GA.LÃ.O- UUM de J. Gruter , tom. I I , pag. 684 > Aux sombres bords, le destin de Tantale Est d'avoir soif dans l'eau jusques au cou ; Sur une roue implacable et fatale r Ixion paye un caprice de fou ; Sisyphe roule et soutient à grand' peine Un lourd rocher , sur le penchant d'un mont ; Et de Bélus la famille inhumaine Sans cesse inonde une cuve sans fond : - Mais savez-vous, à de plus grands coupables , Quels châtiments réservent les enfers f Cartes en mains, autour de tapis verts, Ils sont assis sans fin, — Les pauvres diables !