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399 DU PROJET D'ÉLEVER UNE STATUE A JEAN CLÉBERG. Il est question d'élever une stalue à Jean Cléberg, le bon allemand.Tout en nous félicitant d'avoir, les premiers, soulevé celte généreuse pensée, nous ne pouvons qu'applaudir à cette louable intention de perpétuer par la fonte, le marbre ou la pierre, le nom d'un bienfaiteur du genre humain. Mais nous ne croyons pas qu'il faille enlever à Jean Cléberg le piédestal que la reconnaissance publique lui a donné. Ne découronnons pas le pittoresque rocher de Bourgneuf ; laissons lui son héros et sa chronique. Chaque chose a sa place , et le temps a consa- cré celle-ci; arrière donc tout projet qui aurait pour but de déposséder le rocher de sa statue pour faire de Cléberg une borne-fontaine. Le peuple, à chacune de ses pieuses restau- rations du monument de nos ancêtres, a fort bien compris qu'il fallait respecter le poste choisi pour l'Homme de la Roche , et laisser au roc séculaire le soin de transmettre aux âges futurs le souvenir d'un bon citoyen. Quel piédestal peut valoir celui-là ! A la voie du concours le soin de nous donner le nom du statuaire! CORRESPONDANCE. A MONSIEUR LE RÉDACTEUR DE LA REVUE DU LYONNAIS. Lyon, 1 er mai 1838. Monsieur, L y o n , siège suprême de l'antique nationalité bUrgonde , L y o n , q u i , à juste t i t r e , peut passer pour la métropole des provinces de France, soit à cause de son église la plus illustre et la plus sainte des Gaules, soit à cause de son importance comme agglomération sociale , soit à cause de la puissance de ses ressources artistiques , que nulle ville du royaume , après Paris , ne présente réunies sur une aussi vaste échelle ; L y o n , dis-je, ne possède encore aucune compagnie savante exclusivement et spécialement vouée à l'archéologie. Je viens donc solliciter et provoquer la prompte création , dans la seconde cité du royaume, d'une Société des Antiquaires de Lyon, instituée à l'instar de celles qui existent déjà dans la plupart des villes principales de France, et qui toutes ont pris pour modèle le règlement de la fameuse Société des An- tiquaires de Normandie. L y o n , encore si intimement pénétré par l'élément romain ; L y o n , qui possède des monuments types des deux grandes périodes basilicales ; Lyon , centre d'une unité provincialiste ferme, vigoureuse, Lyon a besoin qu'une société d'antiquaires veille sur ses édifices debout et sur ses ruines chancelantes.