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éléments à l'envi disputer à la terre l'honneur de célébrer
l'Auteur de toutes choses. Mais le soleil, mais les éléments
sont muets , mais leur hommage est froid , quand le génie ,
quand le cœur de l'homme libre ne vient pas animer, vivifier
cette magnifique harmonie.
« Républicains Français, c'est donc à nous, à nous seuls
dans l'univers, qu'il appartient de présenter à l'Etre suprême
le spectacle le plus digne de lui.
« La destruction des tyrans et le bonheur de notre patrie,
voilà le double devoir qu'il nous impose.
« C'est avec du salpêtre et du fer que le républicain com-
bat les rois; c'est par la fraternité, le plaisir et la joie que
le républicain remonte à son Dieu.
« Citoyens Français, aimons-nous, soyons heureux, et nous
aurons accompli tous les décrets de l'Eternel.
« C'est par des cris terribles que les Gaulois, vos ancêtres,
s'animaient aux combats ; descendants de ces guerriers , je
vous propose, du haut de cette Montagne, un cri plus gé-
néreux, plus terrible à vos ennemis ; ce cri national est dans
vos cœurs, qu'il passe à la fois dans toutes vos bouches. Ci-
toyens, Citoyennes, disons, avec le sentiment d'une ame vrai-
ment pénétrée, disons ensemble, pour la consolation du mon-
de et l'effroi des méchants , disons tous : Vive à jamais la Ré-
publique Française ! •>
Des applaudissements universels et les cris mille fois ré-
pétés : vive la République ! se sont fait entendre.
Alors les pères et les fils ont chanté une strophe, et ont
juré de ne désarmer leurs bras que lorsque les ennemis de
la liberté seront tous anéantis.
Les mères ont promis de pratiquer les vertus conjugales,
et les jeunes filles de n'épouser que des soldats victorieux.
Le peuple entier a chanté l'Hymne à l'Etre suprême (1), et les
(1) Paroles de Marie-Joseph-Chénier , représentant du peuple à la Con-
vention nationale , mises en musique par Gossec.