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§43 L'oiseau qui vient avec son aîle Effleurer la vague en courroux, L'algue qui va comme la feuille, Sans savoir quelle main la cueille , Se briser contre les cailloux. Le vent qui conduit les orages , L'éclair qui jaillit des nuages , Le flot contre le flot chassé, L'abîme où la barque s'enfonce, Sans laisser après une ronce Un lambeau de son corps à jamais effacé. Et là ces monts neigeux dont le sommet d'albâtre Ne fut jamais foulé par le bouc et le pâtre , D'où l'œil apercevrait encor, Des monts à l'infini parsemés dans la brume, Dont le plus haut, voilé par un flocon d'écume, Semble une hutte de castor. Puis ces déserts sans fin, après ces bois , ces plaines, Après ces monts, ces champs, après de longues chaînes De collines couleur d'azur, Après ces mers sans fond, puis de hautes montagnes Qui lancent en grondant sur les vertes campagnes Une lave rougie en leur cratère obscur. A moi chaque son qui s'élève, Ce que l'on dit, ce que l'on rêve, Tout ce qui parle gloire, amour,