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velée par un concile tenu dans le diocèse de Tienne. A la fin
du même siècle, dans le courant de l'année 581, un concile
est convoqué en la ville de Mâcon, dépendant de la Bour-
gogne : les évoques réunis déclarent les Israélites indignes
d'être magistrats, déclarent que les esclaves chrétiens à leur
service pourront se racheter pour douze sols ; enfin , il re-
nouvelle une défense existant déjà , et par laquelle on inter-
disait aux Juifs le droit de sortir et de se mêler aux chrétiens
depuis le Jeudi-Saint jusqu'au dimanche de Pâques. En 614,
un autre concile défend aux Israélites d'être magistrats, sous
peine de se voir baptisés, eux et leurs familles. Ce châtiment
imposé par les évêques n'est-il pas une aberration de leur
part? Se peut-il qu'on ait considéré comme une peine le b a p -
tême , c'est-à-dire un sacrement reconnu par l'Eglise pour
être le signe du salut et de l'affranchissement des enfants de
 Dieu? Le mélange du domaine temporel et spirituel amène
 presque toujours à de grossières contradictions, et la volonté
du concile dul nécessairement se trouver en opposition à la
 volonté divine; car Dieu ne pouvait accepter le sacrifice im-
 posé par la force ; aussi j'aime à croire que la parole des
 évoques est restée à l'état de mesure comminatoire , sans
 recevoir jamais d'exécution.
    IXous devons encore signaler plusieurs autres conciles qui
 reproduisent en partie les prohibitions précédentes. L ' u n ,
 tenu à Reims, sous le règne de Dagobert^ dans l'année 630 ,
 défend aux chrétiens de vendre des esclaves aux Juifs, et dé-
 clare que le fisc devra s'emparer de ceux judaïsés. Deux au-
 tres conciles dont j'ignore la date furent tenus à Orléans ; le
 premier frappe d'excommunication ceux qui se seront joints
 à un enfant d'Israël par le mariage; l ' a u t r e , portant le nom
  de quatrième concile d'Orléans , déclare que les esclaves
  chrétiens ne pourront embrasser le judaïsme. Enfin, la ville
  de Clermonten Auvergne eut aussi son concile; les évêques
  y défendireut aux Israélites de se faire porter juges ou ma-
  gistrats des chrétiens, et prononcèrent qu'on ne devait point