Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             259
avait promis , pillèrent, saccagèrent la partie des Gaules pla-
cée entre le Rhône et la Saône, puis se retirèrent au-delà du
Rhin, entraînant après eux un immense butin. Mais cet éloi-
gnement ne fut pas de longue durée , car bientôt Jovians et
Sébastianus voulant se faire déclarer empereurs dans Nar-
bonne, appelèrent les Bourguignons, sous la conduite de
Gundicaire, leur roi. Puis, lorsque les deux ambitieux eurent
péri dans la bataille qui leur fut livrée à Narbonne par
Aëtius, Gundicaire ayant fait la paix avec les Romains , dans
les rangs desquels combattait une partie de ses troupes, Gun-
dicaire , dis-je, trouva moyen de s'établir à Lyon. Sidonius
Appollinaris , auteur contemporain et d'origine lyonnaise,
parle de ces diverses invasions , et se plaint des traités d'al-
liance conclus entre les Romains , les Bourguignons et les
Goths ; ces traités sont à ses yeux les sources de beaucoup de
maux, Mala fœderum, parce que les Goths étaient Ariens et
persécutaient l'Eglise , et que les Bourguignons étaient aussi
de différentes sectes. Tous les détails que je rapporte sont
consignés par Menestrier dans le 2e livre de son Histoire con-
sulaire de Lyon.
    Ce n'est pas tout encore : alors qu'Attila, roi des Huns,
•voulut, à la tête de 400,000 hommes, ravager les Gaules,
il se fit dans ces contrées un remuement immense ; chacune
des nations qui y faisait la guerre et commençait à s'y établir,
sentit le besoin de s'opposer à ce nouveau débordement de
barbares ; les Gaulois , les Romains , les Français , les Visi-
 goths et les Bourguignons se crurent obligés à s'unir tous en-
 semble pour veiller à leur conservation. De cette aggrêgation,
 sortit un gros d'armée presque aussi nombreux que celui
d'Attila. Le choc de ces puissances eut lieu dans les plaines
de la Champagne. Plus de 180,000 morts restèrent sur le
champ de bataille. Attila fut défait, mais les Bourguignons
 perdirent leur roi Gundicaire. Après la bataille, les forces
 confédérées se retirèrent; leur marche sema partout la déso-
 lation , et Lyon se trouva subitement encombré par des