page suivante »
165 brassait tous ces moyens et ne perdait aucune occasion de rendre service au prochain; et, jusque dans son extrême vieillesse, on le vit se transporter à pied dans les maisons les plus reculées, où il était appelé (1). » Il fallait qu'il fût doué d'une grande activité d'esprit, et que son temps fût bien partagé, pour qu'il pût se livrer à tant d'occupations à la fois, sans que l'une fît tort à l'autre. Car, pendant qu'il était professeur de rhétorique ou de théologie, et qu'il remplissait avec tant d'exactitude les diverses fonctions dont nous venons de parler, il avait soin du riche cabinet d'an- tiques dont le P. de la Chaise avait embelli le Grand-Col- lège de Lyon, et qui lui avait été confié ; il donnait aussi de fré- quentes et longues audiences à tous ceux qui avaient besoin de le consulter ; ils puisaient dans ses entretiens des lumières abondantes, et ne se retiraient jamais sans admirer les rares connaissances dont il était orné, l'étonnante facililé avec laquelle il les communiquait indistinctement et sans faire ac- ception des personnes. Un si profond savoir, accompagné d'une si grande affabilité, lui attira la confiance générale et l'estime de tout ce qu'il y avait de plus distingué dans l'im- portante et populeuse cité qu'il habitait. Les étrangers de mar- que, qui visitaient la ville de Lyon, n'auraient pas cru avoir pleinement satisfaitleur curiosité, s'il n'avaient vu et entretenu le P. de Colonia , qui les accueillait avec bienveillance , et les renvoyait charmés de sa politesse et de son érudition. Tous les biographes ont remarqué qu'Alterbury, évêque de Roches- ter, n'eut rien de plus pressé, lors de son passage à Lyon, que d'y voir Colonia. Au commencement du XVIIIe siècle, Colonia avait voyagé en France et en Italie., et avait recueilli, dans ses courses, un grand nombre d'inscriptions (2) et d'anecdotes dont il employa une partie dans ses ouvrages. C'est pendant s«n voyage en (1) Mém. de Trévoux , nov. 1741 , pag. 2103. (2) Dissertation sur le monument antique découvert à Lyon, en 1704, pag. 2 .