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Pour détruire les chiens qui n'ont pas de maison ;
Les voisins, dans ce cas, prendraient quelques mesures,
Ils barricaderaient toutes les ouvertures ,
Et d'épais matelas , entassés avec a r t ,
Us sauraient au trombonne opposer le rempart ;
Mieux encore ! ils pourraient, déménageant de suite,
Se soustraire au danger par une prompte fuite ;
Mais non ; insouciant, le chef municipal
Nous laisse sous les coups d'un vacarme infernal,
Sans que le moindre avis lancé dans la gazette
Crie aux administrés : Gare, la clarinette!...
La musique s'exerce en pleine l i b e r t é ,
Nulle p a r t , à nulle h e u r e , on n'est en sûreté :
Vous sortez bien portant; au premier coin de r u e ,
Le cornet à piston sur vous fond el se rue ;
Vous voulez fuir ; du cor vous essuyez le son ,
Et tombez , à vingt p a s , sous les coups du basson.


Ah çà! nos d é p u t é s , qui font tant de merveilles,
A quoi pensent-ils donc? n'ont-ils pas des oreilles?
Comment! eux, préposés au bonheur des Français ,
Souffrent paisiblement de semblables excès !
Et l'on ne verra pas sortir de leur fabrique
Quelque loi qui proscrive à jamais la Musique !
Mais à quoi bon alors nommer des députés,
Puisque nos intérêts sont par eux désertés!
Qu'ils ne s'y trompent p a s , s'ils ne nous sont en aide,
Aux maux que nous souffrons, il n'est plus qu'un remède;