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apprend que ces trésors ont été nécessairement déterrés,
puisqu'il est impossible que la fortune rapide de plusieurs
Lyonnais n'ait pas été échafaudée avec ces matériaux étrangers
et inconnus.
Sans doute je professe un grand respect pour les vieilles
traditions populaires, mais je ne puis m'empècher de trou-
ver dans ces découvertes quelque analogie avec celles de l'as-
tronome Herschel. Dans les siècles du moyen-âge, les grandes
prospérités commerciales étaient vite attribuées aux cabalis-
tiques opérations de la magie, aux pactes avec l'enfer, à des
causes surnaturelles ou cachées, les inventions de trésors
figuraient dans ce dernier moyen de richesse. L'idée que l'on
s'était faite de la fortune des Juifs se prêtait d'ailleurs admi-
r a b l e m e n t , et trop souvent dispensait de raisonner; les
mêmes raisons de décider affirmativement n'existant plus
de nos j o u r s , je serai forcé de peser les faits.
On a parlé des trésors enfouis en 1 3 1 1 , sous le règne de
Philippe-le-Bel ; aucune probabilité n'existe pour soutenir
cette hypothèse. II est possible que des richesses aient été
cachées alors, mais il est certain aussi que les Juifs, r a p p e -
lés quatre ou cinq ans après par Louis-le-Hutin, vinrent s'en
ressaisir. Nicolas Flamel existait-il en 1 3 1 1 , et tous les faits
dont j'ai parlé se seraient-ils accomplis dans un aussi court
espace de temps ? personne ne le pensera. La Biographie
universelle, tome xv, nous apprend que Flamel mourut en
1418. A supposer donc qu'il ait vécu cent a n s , il n'existait
pas encore en 1311, lors de l'édit de rappel prononcé par
Louis-le-Hulin. S'esl-on trompé de r è g n e , et veut-on se r e -
rejeter sur le dernier exil prononcé par Charles VI? pas da-
vantage ; car Charles VI fit payer les Juifs de ce qui leur était
d û , et leur permit d'emporter leurs trésors. Peut-on s'expli-
quer d'ailleurs cette étrange plaisanterie ? Les Juifs, au ca-
ractère défiant, se rassemblent de toutes les parties du
royaume ; après leur exil de France , ils confient à un seul
ouvrage les secrets de leurs familles, et se livrent ainsi à la