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465 lui et la plupart d'entre nous ces relations d'amitié qui ne devaient finir que trente ans après par son trépas préma- turé. C'est là que, nous aussi, nous avons pu apprécier les qualités de son cœur et les grâces de son esprit ; mais déjà même nous pouvions voir par l'impression qu'il éprouvait à l'aspect des souffrances humaines, par les soins qu'il prenait pour les soulager, par ses regrets sou- vent répétés sur l'inpuissance de l'art, combien il en coû- terait un jour à son ame sensible pour persévérer dans une profession qui, à côté de succès honorables et flat- "teurs, attriste et refroidit quelquefois le zèle le plus ar- dent par plus d'un genre de déception. Après avoir appris, théoriquement et par une pra- tique longue et laborieuse, les éléments de l'art de guérir; après s'être fortifié dans la connaissance profonde de l'a- natomie, de la physiologie et de la chirurgie, bases so- lides et indispensables de la médecine, Pichard alla de- mander à l'école de Paris le complément de ses études médicales; il consacra plusieurs années encore à ce travail consciencieux ; brillant dans les examens qu'il eut à subir, il couronna ses épreuves par une thèse remarquable qu'il soutint le 3i août 1811, et qui lui valut le titre de doc- teur en médecine. Cette thèse est intitulée : Essai sur les phénomènes de la puberté considérés dans l'un et dans l'autre sexe, in-4°, 5a pages. Sous ce titre modeste, notre confrère donne l'histoire complète de cette intéressante époque de la vie. Ce sujet, si délicat à traiter, prêtait au développement des connais- sances les plus variées. Anatomlste exact, physiologiste profond, moraliste sévère, Pichard sut réunir dans cet ouvrage, à la justesse et à la profondeur de la pensée, l'élégance et l'harmonie du style. Le médecin y trouve, 30