Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               457
que la ligue lombarde fut organisée et constituée en répu-
blique, sous les auspices du pape Alexandre III, qu'on re-
garde à juste titre comme le fondateur de cette ligue et de la
liberté italienne , sans laquelle il lui eût été impossible de
résister au puissant empereur Frédéric Barberousse. A celte
époque, les Lyonnais restèrent cependant fidèles à l'empire ,
dont ils reconnaissaient la suzeraineté; ils soutinrent le parti
de l'anli-pape Victor et de Drogon, archevêque de Lyon, élus
tous deux sous l'influence de l'empereur, en opposition au
pape Alexandre III et à l'archevêque Guichard, protégés par
le roi de France ; les dévastations récentes du comte de Fo-
rez., qui s'était emparé de Lyon, après en avoir chassé l'ar-
chevêque Héraclius (1158), le despotisme qu'il exerça alors
dans notre cité avant que les Lyonnais l'eussent expulsé à
leur tour, ne devaient pas les encourager à reconnaître l'au-
torité du pape Alexandre III et celle du roi de France, puis-
que la conséquence immédiate de cette soumission eût été
de les faire passer sous la domination du comte de Forez,
vassal de Louis-le-Jeune. N'ayant guère plus à gagner en
liberté, en se soumettant au roi de France , qu'en restant
fidèles à l'empire d'Allemagne, les Lyonnais prirent cepen-
dant ce dernier parti, qui leur laissait plus d'espoir d'établir
leur indépendance au milieu du schisme qui divisait alors
l'Eglise et l'Europe, d'autant mieux que jusque là ils avaient
eu peu à souffrir de l'autorité de l'archevêque et du chapitre,
qui, depuis l'avènement de l'archevêque Burchard I er , avaient
été presque constamment en guerre avec Jes comtes de Forez
pour la possession du comté de Lyon ; mais lorsque la tran-
 saction de 1173, entre l'archevêque Guichard et le comte de
 Forez eut définitivement laissé à l'archevêque et au chapitre
 la souveraineté de Lyon et des territoires voisins qui en dé-
 pendaient, la tyrannie toujours croissante de l'Eglise de Lyon
 força les Lyonnais, en 1228, à s'organiser sur le modèle de
 la ligue lombarde, époque glorieuse et mémorable pour notre
 ville, et les citoyens qui furent jugés dignes de préparer