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153 blesse -du royaume ; il était accompagné de ses trois frères , Alphonse, comte de Poitiers, Charles, cornle d'Anjou.et de Provence, et Robert, comte d'Artois; on voyait encore à sa suite les archevêques de Reims et de Bourges, les évêques de Beauvais , de Laon et d'Orléans , le duc de Bourgogne , les comtes de Flandre, de Saint-Paul, de la Marche et une foule d'autres seignenrs distingués, parmi lesquels on remar- quait le comte de Forez (1) et Humbertde Beaujeu, seigneur de Montpensier et de Roanne (2). Louis IX renouvela ses instances auprès du pontife pour l'engager à faire la paix avec l'empereur, lui faisant observer combien leur querelle était préjudiciable au succès de la croisade d'Orient, puisque l'Eu- rope serait dévastée par la guerre , et que le royaume de France souffrirait peut-être aussi de cet étal de choses, tandis qu'il combattrait en Orient; Innocent IV lui répondit qu'il pouvait être tranquille, que le chef de l'Eglise était assez puissant pour défendre la France contre le schismatique Frédéric, le roi d'Angleterre, vassal du Saint-Siège, et tous ses autres ennemis ; Louis IX lui dit alors : « Je vous laisse donc le soin de mon royaume (3). » Il reçut ensuite la béné- diction du pape, et quitta Lyon avec les seigneurs qui l'ac- compagnaient en Orient. Les affaires de Frédéric allèrent toujours de plus mal en plus mal; accablé par de nouveaux revers, attaqué d'une maladie grave, devenu sombre , despote, aigri par le mal- (1) Le comte de Forez eut une jambe cassée au combat de Manshoura en Egypte; il eut été fait prisonnier par les Musulmans, dit Joinville, sans deux vaillants chevaliers qui remportèrent au milieu d'une grêle de pierres et de flèches. Ce comte de Forez était Gui V ; il avait Suivi le roi au voyage de Cluny, lorsqu'il eut «ne eutrevue avec Innocent IV. (2) Humbert de Beaujeu, seigneur de Montpensier et de Roanne en Forez, se distingua au combat de Manshoura, Il devint connétable de France. 11 ne faut pas le confondre avec Humbert, sire de Beaujeu, qui fit la guerre des Albigeois et fut aussi connétable. Ce dernier était son oncle. (3) Hisl. eccles. de l'abbé Fleury, t. XVH, p. 464.