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bassadeurs d'Angleterre., irrités de celte réponse évasive,
se retirèrent.
Innocent IV reprit ensuite l'affaire de Frédéric ; elle fut
bientôt terminée ; le pontife, sans entendre de nouveau l'am-
bassadeur impérial et sans demander l'approbation du con-
cile, déclara l'empereur atteint et convaincu d'hérésie, de
parjure, de sacrilège, excommunié et déchu de l'empire; il
prononça cette sentence d'excommunication (1) au milieu de
la stupeur générale (2), augmentée encore par une obscurité
subite, car les prélats éteignirent leurs cierges , en criant :
Anathème à Frédéric !
Ce dénoûment produisit un tel effroi, que l'ambassadeur
lui-même , Thadée de Sesse , ce guerrier qui avait bravé la
(1) VÂrt de vérifier les dates (Chronologie des Conciles, tome i , p. 197 )
donne ainsi les termes de cette sentence :
« Je suis le vicaire de Jésus-Christ; tout ce que je lierai sur la terre ,
sera lié dans le ciel, suivant la promesse du Fils de Dieu à saint Pierre.
C'est pourquoi, après en avoir délibéré avec nos frères et le concile, je dé-
clare Frédéric atteint et convaincu de sacrilège et d'hérésie, excommunié
et déchu de l'empire. J'absous pour toujours de leur serment ceux qui lui
ont juré fidélité ; je défends, sous peine d'excommunication, de lui obéir
désormais ; j'ordonne enfin aux électeurs d'élire un autre empereur, et je
me réserve la disposition du royaume de Sicile. » Nous observerons que les
auteurs de l'Art de vérifier les dates ont pris cet extrait dans Mathieu Paris,
qui détaille fort longuement cette excommunication; le savant bénédictin
anglais, qui a certainement assisté au concile de Lyon, a été copié par tous
les historiens qui ont voulu faire mention de cette assemblée remarquable;
et la plupart ne se sont pas même donné la peine de le citer. Nous ferons
remarquer dans cette sentence l'adresse d'Innocent IV, qui, pour en couvrir
l'illégalité, a le soin de dire qu'il en a délibéré avec le concile ; mais une
simple délibération ne suffisait pas, il fallait encore l'approbation formelle
des membres du concile ; et si l'on eût été aux voix , Frédéric eût peut-être
été absous.
(2) Sententiam excommunicationis non sine omnium audientium et cir-
cumstantium stupore et horrore terribili fulguravit.
MATHEUS PARIS, Hist. Angl.