Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               439-
quelques autres princes séculiers, étaient à sa gauche; vis-
à-vis étaient assis les patriarches de Constanlinople, d'Àn-
tioche et d'Aquilée-, venaient ensuite les cardinaux, revêtus
pour la première fois, et par Innocent IV, de la pourpre des
Césars (1). Le pontife voulait montrer par cette concession
que l'église allait enfin régner en souveraine dans Rome ; il y
avait encore à cette assemblée remarquable un grand nombre
d'archevêques et cent quarante évêques français, italiens,
anglais ou espagnols ; ceux d'Allemagne, comme on doit le pen-
ser, n'avaient pas demandé à Frédéric la permission d'y venir.
Une grande partie du clergé anglais s'était aussi dispensée

 du roi de France; et ce ne fut pas sans doute le sujet le moins important
 de la conférence de Cluny entre le pape et le roi de Frauee. Louis IX , en
 considération de ce mariage, qui eut lieu la même année, donna à son
 frère l'Anjou et le Maine.
    (1) Notre opinion se trouve appuyée par celle d'Orner Talon, cet avocat-
général au parlement de Paris, aussi célèbre par sa probité que par son
talent, qui ne souhaitait en mourant, à son fils, ni honneurs, ni richesses,
mais lui répéta jusqu'à trois fois : « Mon fils, je ne forme qu'un seul vœu
pour toi, c'est que Dieu te fasse homme de bien. » Cet honorable magistrat
haranguait le roi au nom du parlement, qui , après avoir obtenu la retraite
du cardinal Mazarin, demandait que les cardinaux français ou étrangers fus-
sent exclus des conseils du roi ( 1651). Voici les paroles d'Orner Talon rela.
tives aux cardinaux : «Ils se persuadent être des souverains; cette vanité qu'ils
ont de porter fa pourpre , qu'ils pensent être la dépouille de l'empereur Fré-
déric, qui leur fut accordée par le pape Innocent IV, dans un concile de Lyon,
auquel il fut excommunié, leur fait croire facilement qu'ils ne sont sujets de
votre majesté que jusqu'à une certaine concurrence , et, comme s'ils avaient
un esprit double, ou plutôt partagé; outre qu'ils croient devoir être les
arbitres de toutes les grandes affaires de la chrétienté , ils pensent être obli-
gés de faire prévaloir les intérêts et les maximes de Rome à celles qui re-
 gardent l'autorité royale et la puissance de votre majesté. » Nous ajouterons
 que les chanoines comtes de Saint-Jean , souverains de Lyon avec l'arche-
 vêque , avaient seuls à cette époque le privilège de porter la pourpre» Inno-
 cent IV, pour les dédommager de cette espèce d'usurpation sur leurs droits,
 leur permit de porter la. mitre comme les évêques , lorsqu'ils officieraient.