Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                419
d'Angleterre à se reconnaître son vassal, il pouvait encore
disposer de l'empire et s'écrier, comme l'orgueilleux Boni-
face VIII : « Je suis empereur et pontife. » Mais , soit géné-
rosité, soit politique., ses dispositions ne furent point chan-
gées envers Frédéric , et celui-ci parvint sans opposition au
trône d'Allemagne sous la protection du pape. Innocent III
ne négligea cependant point les intérêts du Saint-Siège ; car
il exigea la cession du royaume de Naples et de la Sicile.,
dont Frédéric avait hérité de Constance , sa mère. Il obtin',
en outre de l'empereur la promesse formelle départir pour
la croisade d'Orient. Celui-ci ne se croyait sans doute poin
libre, lorsqu'il souscrivit à ces engagements onéreux, et qi
lui étaient imposés injustement, puisque le pontife, en l'élt
vant au trône d'Allemagne, ne lui faisait qu'une juste resti-
tution ; aussi, à peine fut-il reconnu empereur, qu'il donna
Je royaume de Naples à son fils Henri, et ne voulut pas pren-
dre part à la croisade contre les infidèles. Les divisions qui
 éclatèrent alors entre Frédéric et Innocent III continuèrent
sous Honorius, successeur de ce dernier. Cependant l'empe-
reur se disposait à entreprendre par ambition ce qu'il avait
refusé aux instances des papes. Ayant épousé Yolande, fille
 de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, il résolut de dépouiller
 son beau-père de ce royaume, et de se faire couronner roi
 de cette contrée. Il s'embarqua pour l'Orient (1) peu de mois
 après l'avènement de Grégoire IX, successeur d'Honorius.
 S'étant arrêté à Otrante pour rassembler le reste de ses trou-
 pes, le climat fiévreux de ce pays décima son armée, et lui-
 même tomba malade ; il renonça alors à son voyage, et se fit
 conduire a,ux bains de Pozzuoii pour rétablir sa santé. Le

manière des apôtres, dire qu'il n'était permis en aucune façon de jurer ou
de tuer, et en cela surtout qu'ils assuraient que le premier venu d'entr'eux
pouvait, en cas de besoin et pour urgence, consacrer le corps du Christ,
sans avoir reçu les ordres des mains de l'évêque, pourvu toutefois qu'il portât
sandales. »
   (1) 8 septembre 1227.