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honorable de second fondateur de cette école. Bredin sut ap-
précier le caractère de M. Grognier , et découvrit en lui les
germes d'un talent remarquable. A celte époque remonte la
vieille et profonde amitié de M. Grognier et de M. Raphaël
Bredin, qui succéda plus tard à son père , dans la place de
directeur de notre école. M. Grognier, toutefois , ne montrait
pas beaucoup de goût pour les éludes vétérinaires , mais une
mémoire assez heureuse lui permettait d'apprendre en peu de
temps le sujet des cours qu'il était obligé de suivre , e t , par
une grande facilité d'éloculion , il était presque sûr de briller
dans ses examens. Il remporta des prix , et obtint la place de
répétiteur.
    Au milieu de la tempête révolutionnaire qui bouleversait
toutes choses , la famille de M. Grognier fut rudement assail-
lie , et son père , forcé de fuir les persécutions de la Terreur ,
eut ses biens sous le séquestre. Dans cet état d'abandon où les
circonstances placèrent le jeune Grognier, il reçut de son res-
pectable professeur les preuves de l'assistance la plus ami-
cale, et il en a gardé jusqu'à la fin de ses jours un souvenir
ému et reconnaissant. Devenu un personnage actif dans les
mouvements réactionnaires , il combattit, au siège de Lyon ,
 contre l'armée de la république, et occupa une place dans
l'administration municipale de cette désastreuse époque. Forcé
 enfin, pour se soustraire à la proscription des tribuns, de
 prendre du service dans l'armée , sous un nom emprunté , il
 fit une campagne en Vendée, où il put utiliser, dans un dépôt
 de cavalerie , ses connaissances -vétérinaires , et avoir ainsi le
 bonheur de ne pas faire couler du sang français. Beaucoup
 plus heureux que plusieurs autres habitants de Lyon , il re-
 vint , en l'an VII, reprendre , & l'Ecole vétérinaire , ses pai-
  sibles et utiles travaux. Il ne tarda point à obtenir la place
  de bibliothécaire de l'école, e t , plus tard, à la suite des
  concours, celle de botanique médicale , qu'il occupa long-
  temps. Il passa enfin à une chaire plus en rapport avec ses
  goûts , et qu'il a gardée jusqu'à sa mort; nous voulons parler