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379 couronne qu'il avait tressée de ses m a i n s , Raynal fut con- trarié; mais il se rejeta sur la question secondaire, qui offrait un intérêt plus direct et sans doute plus puissant. A celle é p o q u e , malgré son assertion louchante., la suppression de la traite des Nègres et la liberté des Nègres esclaves n'étaient pas une matière bien préparée. Plus de cinquante ans se sont écoulés, e t , si la première partie du problème a fait heureu- sement les plus grands p a s , la seconde est restée fort en arrière. Vous pouvez la demander à la Virginie, aux autres états du sud de l'Amérique septentrionale, e t , sans parler de ces républiques nombreuses, turbulentes et désordonnées de l'Amérique méridionale, aux tristes et faibles débris de nos colonies , el même encore, si je ne me t r o m p e , à la plu- part des possessions coloniales de nos amis actuels, les phi- lantropes anglais (1). Quoiqu'il en soit, voici la réponse que M. de La Tourelle fit à M. l'abbé Raynal : « 5 septembre 89. « Je me suis empressé de communiquer à notre Académie la leltre dont vous m'avez h o n o r é , le 12 de ce mois. Celle compagnie a reçu avec de nouveaux sentiments de recon- naissance la nouvelle proposition que vous lui faites. Toute son ambition est de répondre dignement à la confiance que vous ne cessez de lui témoigner. > La question sur la traite des Nègres , que vous proposez • et sur laquelle^ l'un des premiers, vous avez répandu vous- même tant de lumière, fut discutée et examinée avec la plus grande attention. Les opinions se partagèrent de manière qu'il n'y eut rien de statué dans cette séance. Elle se termina par la nomination de commissaires chargés de résumer suc- cinctement les observations faites par les opinants, et de s'oc- ( i ) C'est eu iSiS que M. Fowel Buxton a fait, dans la Chambre des Communes , sa pre- mière motion pour l'abolition à o l'esclavage dans les colonies anglaises. Cette motion était ap- puyée par une pétition revêtue de i3a,346 signatures. Sur l'amendement de M. Canning, et à une forte majorité; la motion de M. Buxlon fut rejetée, pour n'être admise que dix ans plus tard. C'est donc en i835 que l'esclavage a dû être aboli, mais rien ne prouve qu'il le soitencore.