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« /' n oob élèves dociles dont l'ingratitude n'est pas à craindre, sont d'autant plus précieuses , qu'il a fallu plus de peine pour se les procurer. Aux pures jouissances que donne leur accrois- sement, l'évolution de leurs feuilles, l'épanouissement de leurs boutons, se mêle la douce satisfaction qu'occasionne toujours la mémoire d'une fatigue surmontée, d'une diffi- culté vincue; «Car des labeurs passés la souvenance est douce. » EURIP. Le mont Pilai, si connu à cause de l'intérêt qu'il présente eu égard à la science^ n'est pas moins digne des visites de l'artiste que de l'étude du naturaliste. Par ses sites pittoresques, par ses belles localités , par le grandiose de ses points de vue, c'est la plus intéressante promenade des environs de Lyon. On y trouve des sources abondantes dont le fluide limpide, après avoir silencieusement surgi à gros bouillons du sein de la terre, tantôt se précipitant sur des rochers, s'étend en nap- pes brillantes ou se divise en masses écuineuses -, tantôt se disséminant d'une manière uniforme sur le coteau , il arrose des surfaces unies et entretient une végétation luxurieuse de mousses , de fougères et de belles plantes alpines ; tantôt il forme un paisible courant, produit un murmure léger^ à peine sensible, et presque toujours couvert par le bruisse- ment de l'atmosphère ou par le gazouillement de l'allouetle , qui s'élève à perte de vue en chantant son tire-lire. A côté de ces tableaux si vivants, vous apercevez un coteau aride, une pelouse sèche, des précipices à pic, des roches nues ou couvertes de nombreux lichens, parmi lesquels on remarque par ses formes singulières, par sa grandeur, le licheen pustu- latus (umbilicaria). Souvent on rencontre en parcourant la montagne des points de vue limités, petits paysages embellis par des tapis de verdure unis ou accidentés, par des masses touffues de mousses, de lycopodes, qui offrent à leurs visi- teurs des sièges moelleux, élastiques ; par des arbres d'une