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362 craignent que la récolte manque celle année; ils désespèrent de la maturité de leurs céréales. Leurs craintes ne sont pas sans fondement : les seigles , l'avoine, les prés , sont très en retard et peu vigoureux; or, comme dans les années or- dinaires, ces graminées ne sont mûres qu'à la fin de la belle saison, il est bien à craindre que celte année, elles ne puis- sent pas parcourir toute leur végétation. La neige se trouve encore en tas de plusieurs mètres d'é- paisseur dans les bois, dans les c h e m i n s , dans des endroits exposés au nord. Le froid qui a seulement ralenti la végéta- tion dans les p l a i n e s , l'a arrêtée sur les montagnes. C'est là et dans celte saison que l'influence de l'exposition des lieux- sur la vie des planles est sensible. Un pré exposé au midi est v e r t , toutes les planles en ont p o u s s é , quelques-unes sont m ê m e en fleur, et un autre p r é , placé sur le versant opposé et séparé du premier par une rigole seulement, ne présente aucun signe d é v i e . Ce n'est qu'une pelouse rousse , grise, comme dans le mois de janvier. Dans les vallons, la température ordinaire des premiers jours de beau temps suffit pour faire sortir les planles de leur sommeil d'hiver; les rayons solaires ne font qu'acliver la végétation dans les planles qui reçoivent la lumière directement ; tandis que s^ur les montagnes , à moins que la saison soit avancée et la tem- pérature de l'atmosphère élevée, la vie ne peut se produire que par l'influence directe de l'astre du jour. Les prairies même les plus avancées ne le sont pas uniformément. Tous les printemps nous voyons, au milieu d'un pré où rien n'an- nonce la vie, un espace arrosé par l'eau qui coule d'une éla- ble ou d'une s o u r c e , être vert et même garni de fleurs. Cette particularité est remarquable dans les pays froids lors- que la neige est restée jusqu'à une époque avancée. Alors, sur des prés encore roux, on aperçoit des zones vertes, sou- vent nombreuses , déterminées par l'eau des irrigations qui a fait fondre la neige en certains endroits. Ces zones forment des bandes régulières, parallèles, que de loin on croirait