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lui ont jamais rien fait relâcher des devoirs de son état. Dans
tous les lieux où il a été et dans tous les emplois qu'il a r e m -
plis, sa conduite a toujours été édifiante et régulière.
    « Il avait pour ses supérieurs une soumission parfaite ; ja-
mais ils ne l'ont trouvé difficile sur rien, et il était à leur égard
d'une ressource toujours sûre pour tout ce qui regardait son
ministère. Son exactitude sur la pauvreté était extrême., e t ,
à la réserve de ses livres et de ce qu'il avait pour son travail,
sa chambre était dénuée de tout. Son humeur toujours égale et
sa douceur charmante marquaient la paix de son ame et l'inno-
cence de ses mœurs. Il était modeste, et il paraissait dans
toute sa conduite une certaine simplicité qui devait encore re-
lever son mérite auprès de ceux qui le connaissaient. De tout
t e m p s , il avait eu une dévotion très-tendre et très-respec-
tueuse envers le saint Sacrement et envers la sainte Yierge;
il l'a conservée jusqu'à la fin de sa vie, et il entretenait par de
fréquentes visites qu'il faisait chaque jour à l'église, malgré
ses occupations et le grand nombre de sermons qu'il était
obligé de prêcher dans le cours de l'année.
     « Les v e r t u s , autant qu'on en peut j u g e r , l'avaient rendu
un fruit mûr pour le ciel. Dieu c e p e n d a n t , avant que de le ti-
rer de ce m o n d e , voulut encore l'épurer par la langueur de
plusieurs m o i s , de laquelle il profita pour se disposer à la
m o r t , par une plus grande application à la prière, et par une
patience inaltérable. Une excroissance de chair qui s'était for-
mée à l'orifice intérieur de l'estomac, et qui lui provoquait de
fréquents vomissements, causait cette langueur; e t , fermant
insensiblement le passage de la nourriture, le réduisit peu à
peu à une défaillance entière. Il mourut enfin à Paris le 21 de
janvier 1705 , dans de grands sentiments de p i é t é , après avoir
r e ç u , quelques jours auparavant, les derniers sacrements de
l'Eglise. La liste qu'on donne ici de ses ouvrages sera une
preuve éternelle de sa capacité et de son application au
travail (1). »

  (1) » « . dû Trivoux, avril 1705, pag. 687-706.