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Jean Grillot naquit en 1588, à Arnay-le-Duc s et entra fort jeune chez les Jésuites. C'était en 1605. Il s'y fit remarquer par quelque talent pour la prédication , mais ce qu'il y e u t , dans ce bon Religieux , de plus louable que son talent oratoire, ce fut l'ardeur avec laquelle il exerça la subiime verdi qu'il p r o - clamait du haut de la chair évangélique. Parler et écrire, c'est rendre des sons (1); mieux vaut le zèle modeste et simple , qui ne fait pas beaucoup de b r u i t , mais qui fait beaucoup de bien. Pendant la p e s t e , dont il nous a laissé la description, le P. Grillot secourut activement les malheureux, se dévoua tout entier pour le salut de leurs corps et de leurs âmes; le fléau ne l'atteignit pas néanmoins, et il mourut de sa mort naturelle, à Grenoble , le 5 septembre 1647. Son Histoire de la peste fut publiée d'abord en l a t i n , avec ce titre : Lugdunum lue affeclum et refectum, sive Narratio re- rum memoria dignarum Lugduni gestarum, ab Augusto mense anni 1628 , ad Octobrem anni 1629., authore P. Joanne Grillo- tio ; Lyon , de la Bottière , 1629 , petit in-8° ; — puis en fran- çais j, avec ce titre : Lyon affligé de contagion , même libraire, même a n n é e , même format. Le récit du P. Grillot manque de nerf et de précision surtout, car il abonde en réflexions para- sites. C'est dans le français principalement que ces défauts-là deviennent sensibles , car il est suranné , tandis que le latin se fait remarquer par son élégance et par son exquise pureté. On sait qu'il n'était pas r a r e , à cette é p o q u e , de rencontrer des gens qui possédaient assez bien la langue latine , et qui écrivaient assez mal la langue française , tellement q u e , aies entendre parler l'un et l'autre idiome, vous ne reconnaîtriez plus le même homme , et ne vous douteriez pas que la pensée vous arrive de la même tête. Ainsi du P. Grillot. Son livre, du reste, présente un tableau assez ample de la peste de 1628 et 29. Vous avez sous les yeux toute la stupeur, toute la désolation de la cité ; près de la (1) La Mennais , Lettre a M.*